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Citation de Des_Mondes_et_des_Mots


Je crois que nous ressentions tous la même chose, nous le ressentions en tant qu'équipe, nous devinions que l'atmosphère changeait, littéralement. Sous serre, l'air dense, vif et vert, était très différent de l'air raréfié du désert qui nous entourait. Dès l'instant où nous y avons pénétré, il emplit nos narines. Il sentait la moisissure, les spores, la terre humide, la photosynthèse, les fourmis, les termites et les microbes dans le sol tout à leur œuvre destructrice sous les bananiers et les palmiers qui s'élançaient vers notre ciel restreint fait de milliers de panneaux de verre scellés, accablés de soleil. Cet air, on en avait le goût sur la langue. Il entrait et sortait de vos pores comme si votre corps n'avait été qu'un gros poumon. Et, en fond sonore, toujours, le redoutable grondement des ventilateurs et des souffleries de la technosphère qui rendaient tout cela possible, notre respirateur artificiel aux inspirations aussi brusques que ses expirations étaient lisses, jour et nuit, régulier comme un cœur. Voilà comment c'était à l'intérieur, voilà ce qui vous frappait – qui m'a frappée, en tout cas, moi – au cours de ces premiers instants de la mise en étanchéité. (p. 128)
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