Quel bonheur de découvrir le talent photographique de Nicolas Bouvier. On y retrouve toute sa sensibilité, son humanité, son regard décalé, malicieux et poétique sur le monde.
La poésie, cette vapeur qui flotte sur le réel, qui le masque et le dévoile, qui nous aide à vivre. La poésie qui se dégage de ces images les rend intemporelles, universelles. Aucun rapport avec un reportage dans Géo ou une conférence de Connaissance du Monde. Ici, les visages, les routes, les villages, ont un parfum d'éternité.
Le dernier texte en fin d'ouvrage ouvre une porte sur le prochain voyage, le plus mystérieux, le saut dans l'inconnu. Sera t'il lumineux ou ténébreux ?
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Volumineux, mais passionnant ... Je n'ai rien pu lire d'autres pendant les trois semaines que ce livre m'a tenue ! Inutile de le lire si l'on n'a pas déjà lu les ouvrages de Bouvier, cette correspondance est truffée d'allusions au voyage raconté dans l'Usage du Monde. L'amitié très forte qui unit les deux hommes est profonde, bien que leurs différences sont révélées par les styles, les choix des informations qu'ils échangent. J'ai découvert Vernet que j'avais laissé entre parenthèse après son "abandon" du voyage et parce que je ne connaissais pas sa peinture. Cette correspondance montre sa recherche artistique, son exigence et sa loyauté indéfectible. Petit bémol dû à la présentation de cette correspondance : il est parfois difficile de suivre l'évolution entre les interruptions. J'aurais aimé un petit encart disant par exemple les dates auxquelles ils s'étaient rencontrés, leurs déménagements. Ce n'est pas toujours explicite. Sinon, du pur bonheur !
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