AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de SZRAMOWO


mars

Quoi ? La Fortune sans bandeau ?


la fortune

Je viens de l’arracher moi-même,
Pour voir l’éclat pompeux de ce temple nouveau.
Mais d’où vient qu’à l’aspect d’un ouvrage si beau,
Le dieu Mars fait paroître une douleur extrême ?


mars

Puis-je voir sans chagrin, qu’un mortel à mes yeux,
Des honneurs qu’on me doit emporte l’avantage ?
Je sais bien que LOUIS est un Roi glorieux,
En qui mille vertus, par un noble assemblage,
Offrent à révérer le plus parfoit Ouvrage
Qui jamais ait marqué la puissance des Dieux ;
Mais parce qu’il se fait admirer en tous lieux,
A-je mérité qu’on m’outrage ?
Voyez ce que ce temple ajoute à son renom.
Voyez sur cent tableaux avec quel soin la Gloire
A tracé la brillante histoire
Des merveilleux exploits qui consacrent son nom.
C’est là que les plus grands Courages,
D’un zèle tout soumis écoutant la chaleur,
Viennent par d’assidus hommages
Honorer la Prudence unie à la Valeur.
Cependant mes autels, où par toute la terre
L’encens se prodiguoit pour les moindres hasards,
Sont négligés de toutes parts.
On regarde LOUIS comme Dieu de la Guerre,
Et l’on ne songe plus à Mars.
D’un si honteux mépris c’est trop souffrir l’audace.
J’en punirai l’injure, et ce temple détruit
Va dans le monde entier étaler à grand bruit
Ce que peut faire un Dieu qui menace.


la fortune

Si LOUIS des Mortels vous dérobe les vœux,
N’ai-je pas même plainte à faire ?
Tout le monde à l’envi, pour devenir heureux,
N’aspiroit toujours qu’à me plaire ;
Mais depuis que la Gloire a par tout l’univers
De cet auguste Roi fait briller le mérite,
Pour le suivre chacun me quitte,
Et je vois mes temples déserts.
Cette foule qui plaît, quand même elle importune,
Dédaignant mes faveurs, brigue son seul appui.
Il me ravit mes droits, et ce n’est plus qu’en lui
Qu’on songe à chercher la Fortune.
Jugez à me voir sans honneurs,
Jusqu’où va l’ennui qui me presse,
Car c’est en vain que le nom de déesse
Me fait attendre encor quelques adorateurs.
De quelque rang qu’on soit, les biens seuls qu’on dispense ;
Nous attirent ces vœux pressants
Dont nous aimons la déférence ;
Et les Dieux qui sont sans puissance,
Ne reçoivent guère d’encens.


mars

Je vois venir l’Amour. Qu’aura-t-il à nous dire ?
Commenter  J’apprécie          10









{* *}