AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de enkidu_


Pour le musulman, l’art n’est une « preuve de l’existence divine », que dans la mesure où il est beau sans porter les traces d’une inspiration subjective, individuelle ; sa beauté doit être impersonnelle, comme celle du ciel étoilé. En effet, l’art musulman atteint une sorte de perfection qui semble être indépendante de son auteur ; ses gloires et ses défauts disparaissent devant le caractère universel des formes.

Partout où l’Islam s’est assimilé à un type d’architecture préexistant, en terre byzantine comme en Perse ou aux Indes, il en a développé les formes dans le sens d’une précision géométrique, dont le caractère qualitatif – et non quantitatif ou mécanique, – s’affirme par l’élégance des solutions architecturales. C’est dans l’Inde que le contraste de l’architecture autochtone avec l’idéal artistique des conquérants musulmans est sans doute le plus fort : l’architecture hindoue est à la fois lapidaire et complexe, élémentaire et riche, comme une montagne sacrée aux mystérieuses cavernes ; l’architecture islamique, elle, tend vers la clarté et la sobriété. Là où l’art musulman s’approprie incidemment des éléments de l’architecture hindoue, il en réduit la puissance chtonienne en faveur de l’unité et de la légèreté de l’ensemble(1). Certains édifices islamiques de l’Inde comptent parmi les plus parfaits qui soient ; aucune autre architecture ne les a jamais surpassés.

(1) Dès son origine, l’architecture musulmane s’intégra certains éléments de l’architecture hindoue et bouddhiste ; mais ces éléments lui étaient parvenus à travers l’art de la Perse et celui de Byzance ; ce n’est que plus tard que la civilisation islamique rencontra directement l’Inde. (pp. 148-149)
Commenter  J’apprécie          20









{* *}