Critiques de Tobias O. Meissner (2)
Berlinoir – Les vampires ont pris le contrôle de la ville , s'assurant leur rasade réguliere de sang bien frais par le biais d'usines de collectes controlées sans relache , finales garantes d'un breuvage vital totalement pur visant à pérenniser la race ! S'ils craignent toujours la lumiere du soleil , il est un autre probleme qu'ils aimeraient éradiquer au plus vite : le pere Zebaoth et ses partisans entrés en clandestinité et bien décidés à se libérer du joug de ces cadavres ambulants ! Niall , farouche opposant de la premiere heure , participe activement à la disparition de ces Nocturniens , n'aimant rien d'autre que de bouffer de l' " éternel " au petit dej' . Devenu la cible prioritaire de Marzahn , l' éminence grise vampirique , il se sent dangereusement attiré par sa fille Hellen , jeune nymphette de 160 printemps , et tout prêt de croquer la pomme , petit canaillou va ! Ce qu'il ignore , c'est cette volonté travestie de le rallier à la cause vampire et ainsi , devenir le cheval de Troie permettant la localisation et l'élimination de ses freres d'arme ! La guerre fait rage , le jeu de dupes peut désormais commencer...
Dans un Berlin intemporel , les auteurs posent un récit rappelant furieusement l'époque d'un certain petit moustachu mégalomane qui , cependant , adorait les enfants parait-il (sic) . La dictature fait loi ! Les innombrables édits contraignants , les violentes milices répréssives ne sont jamais bien loin pour vous le rappeler ! Si tant est qu'on puisse l'oublier...
L'originalité de cette BD tient en la personnification de ces nouveaux tyrans ! D'etres pourchassés ayant à se terrer au moindre rayon de soleil ( et la creme solaire , c'est pour les bigorneaux ? ) , les vampires dirigent d'une main de fer tout ce petit monde apeuré qui ne vit , désormais , que pour contenter de leurs généreux dons du sang presque volontaires ces délicieux oppresseurs atypiques ! Le récit démarre à sang à l'heure et ne souffre d'aucune longueur! Le crayonnage est particulierement réussi ! La mise en page est nerveuse , rien à redire . Les couleurs vous explosent littéralement au visage , contrastant ainsi avec un propos bien sombre . Le peti bémol, voire le gros fa diese en clé de sol pour les plus mélomanes , ce sont ces petites bulles sur fonds gris du plus moche effet ! Affaire de goût...Amateurs de vampires , fans de despotisme , ce récit est pour vous !
Dans un décor architectural et une ambiance rappelant méchamment le mythique Blade Runner , l'on est cependant à mille lieues d'un Blade ou d'un Van Helsing , chasseurs de vampires sans peur et sans reproche , issus de germain au 3e degré du chevalier Bayard , comme nul ne l'ignore . Ici , les héros sont faillibles et font rarement de vieux os , contrairement à leurs proies millénaires ! Atmosphere oppressante , jeu du chat et de la souris dans cette histoire de séduction à la Roméo et Juliette , clins d'oeils appuyés aux révolutions passées ( Kiko en gavroche sur les barricades ) , le tout dans un univers autoritariste voué à disparaître sous les coups de boutoir d'un peuple insurrectionnel , le tout se tient parfaitement dans une cohérence admirable ! Mélange des genres audacieux qui vous donne les crocs et l'envie d'en découvrir un peu plus !
Vampires versus humains , faites vos jeux...
Berlinoir , sang pour sang abouti !
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Berlin une ville de vampires ? Mais d'où vient cette attirance, de mettre du vampire à toutes les sauces. Ici une résistance contre ces êtres, nocturnes, qui ont pris le pouvoir. Le dessin trop coloré rend difficile la progression dans l'histoire; et le mythe d'une histoire d'amour avec un mortel n'est vraiment pas novateur.
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