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Citation de Charybde2


Dans le labyrinthe, personne n’était – manifestement – chargé de la surveillance. Le monstre parfaitement invisible semblait suffire à dissuader les étrangers de se promener. Le code qui permettait une ouverture électronique des portes semblait suffire à dissuader le monstre de se promener dans le monde extérieur – ce code changeait chaque année et les habitants de la Cité le recevaient par courrier comme le code secret d’une carte de crédit.
Le labyrinthe se voulait idyllique – pas de réduits sans fenêtre, pas de couloirs de prison, pas de puits sans lumière, pas d’escaliers tortueux et torturés. Peut-être que des gens y disparaissaient, mais ils disparaissaient alors si radicalement que la police parisienne elle-même ne soupçonnait aucun trafic d’êtres humains comme dans les bas-fonds de la Goutte d’Or – de jolies jeunes filles qui, attirées dans la rue jusqu’au labyrinthe de la rue Myrha, se réveilleraient deux jours plus tard dans un harem en Afrique du Nord.
Le labyrinthe : ce n’était pas l’un de ces derniers quartiers existant encore à Paris intra-muros, comme par exemple à l’est, l’énigmatique et obscur moloch de pierres fait de vieux immeubles de location pour ouvriers, de cours et d’escaliers d’accès sis entre les rues Saint-Fargeau, Pelleport, Ménilmontant et Villiers-de-l’Isle-Adam. De ce quartier aux cordes à linge devant les fenêtres de cuisine, aux carcasses de motos et aux enfants noirs qui jouent au foot, un écrivain ayant des prédispositions romantiques tirerait une ultime inspiration sur l’obscur, l’architecture des grandes villes et la violence.
Le labyrinthe : ce n’était pas l’un de ces rassemblements de pavillons d’appartements connus sous le noble nom de résidences, comme on en trouve à l’Ouest et dans le riche Neuilly. Des façades en grès des années 50 avec fenêtres panoramiques et balcons standard, halls fonctionnels et cours intérieures sans attrait dans lesquels on pouvait voir un ensemble de fauteuils en cuir, quelques plantes vertes, du gazon et des bosquets, et jamais âme qui vive.
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