Il faut penser, sans quoi l’homme devient, malgré son âme, un vrai cheval de somme
Il faut aimer, c’est ce qui nous soutient, sans rien aimer, il est triste d’être homme
Il faut avoir douce société, des gens savants, instruits, sans suffisance, et de plaisirs grands variété, sans quoi les jours sont plus longs qu’on ne pense
Il faut avoir un ami, qu’en tout temps, pour son bonheur, on écoute, on consulte, qui puisse rendre à notre âme en tumulte, les maux moins vifs et les plaisirs plus grands
Il faut le soir, un souper délectable, où l’on soit libre, où l’on goûte à propos, les mets exquis, les bons vins, les bons mots, et sans être ivre, il faut sortir de table
Il faut, la nuit, tenir entre deux draps, le tendre objet que notre cœur adore, le caresser, s’endormir dans ses bras, et le matin, recommencer encore.