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Critiques de Valérie Malfoy (468)
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Marie-Laure Leblanc et Werner Pfennig ne se connaissent pas. L'un est un jeune allemand ayant grandi avec sa sœur dans un orphelinat jusqu'à être remarqué par la Wehrmacht pour ses talents de mécanicien et d'électricien, tandis que l'autre est une jeune française aveugle, vivant seule avec son père, conservateur au musée d'histoire naturelle de Paris. Pourtant leurs routes vont se croiser dans le Saint-Malo bombardé de l'année 1944…



De flashback en flashback, on va progressivement découvrir quelle a été la vie des deux adolescents et ce qui les a conduit dans la cité malouine, si éloignée de chez eux… Mais derrière la volonté de fuir la guerre ou de prouver sa valeur à travers des actes de résistance, se cache une quête bien plus grande, qui dépasse l’entendement des deux enfants et qui consiste à soustraire aux allemands un diamant d’une valeur inestimable…





Entre récit d’apprentissage, récit de guerre et roman d’aventures, « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » se révèle être une histoire foisonnante et passionnante, comme pouvait l’être « Au revoir là-haut » de Pierre Lemaître, prix Goncourt en 2013 ! Si j’associe les deux, c’est tout simplement parce qu’ils m’ont procurée le même plaisir de lecture, le même attachement pour leurs personnages, le même intérêt pour leur intrigue et la même frustration à chaque fois qu’il m’a fallu interrompre ma lecture !



Anthony Doerr nous livre une fresque captivante et parfaitement rythmée sur la base de chapitres alternés, donnant tour à tour le premier rôle à Marie-Laure puis à Werner. Les deux enfants, que l’on voit évoluer et grandir dans des univers complètement différents, se révèlent être des personnages attachants et lumineux qui, malgré un contexte difficile, font preuve d’une humanité et d’une bonté des plus touchantes. Le sujet quant à lui, bien que traité de manière très romanesque, s'avère, grâce à ses descriptions riches et précises, particulièrement intéressant et instructif et parvient à nous passionner pour cet épisode de l’histoire de Saint-Malo. L’écriture par ailleurs est fluide et agréable, faisant du roman un « page turner » pour le moins efficace !



Couronné du prestigieux prix Pulitzer, « Toute la lumière que nous ne pouvons voir » est donc un excellent roman, idéal pour ceux qui recherchent une lecture plaisante, prenante et intéressante ! Une très jolie découverte pour ma part !

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Voilà un roman que je termine sans déplaisir mais bizarrement je n'ai pas été emporté comme je l'espérais. Deux destins pendant la seconde guerre mondiale de l'occupation à la libération, Marie-Laure est une jeune française aveugle réfugiée à Saint Malo, Werner lui est allemand as des transmissions,après un périple dans l'Europe, se retrouve lui aussi dans la cité corsaire. Ajouté à cela un troisième personnage, un officier SS malade à la chasse d'un diamant qui aurait des pouvoirs d'immortalité. Anthony Doerr alterne chaque histoire dans des chapitres courts qui donne un rythme incontestable au roman. Pourtant les pages défilent et l'empathie tarde pour ces personnages que Doerr peine à nous faire aimer. Je m'attendais à un roman au souffle épique, une saga qui m'emporterai (avec un sujet pareil il y avait matière), je n'y ai vu et lu qu'un livre agréable mais bien loin du chef d'oeuvre annoncé.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Toute la lumière que nous ne pouvons voir est un roman magnifique.

2 personnages sans lien l'un avec l'autre.

On s'attache à Marie-Laure, jeune fille française aveugle.

On s'attache tout autant à Werner, jeune homme allemand.

Tous deux sortent de l'enfance brutalement, rentrent dans cette 2nde guerre mondiale sans choix, inévitablement.

On passe de l'histoire de l'un, puis de l'autre, alternativement.

600 pages qui se lisent très rapidement grâce au rythme qu'a su insuffler l'auteur, grâce aux chapitres courts.

En fin de livre, on imagine très bien cette fin de guerre, du côté français comme du côté allemand, où rien n'est tout rose ou tout noir.

C'est la 1ère fois que je m'interroge sur ce que la guerre a pu être pour les Allemands.

De même on imagine souvent la joie des Français une fois que le débarquement a eu lieu, mais tout n'a pas du être simple après cette longue guerre. Les plaies physiques et morales ne se sont pas refermées d'un coup... La lumière n'a pas du réapparaître aussi facilement qu'on peut le croire...
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Pendant la seconde guerre mondiale, deux destins que tout oppose, celui de Marie-Laure, jeune aveugle réfugiée chez son oncle à Saint-Malo, et celui de Werner, orphelin recruté par la Wehrmacht pour son génie des transmissions électromagnétiques, finissent par se croiser sous les bombes de la Libération qui pilonnent la cité malouine.





Vaste fresque épique et foisonnante, cette histoire très romanesque centrée sur deux adolescents est un récit d’aventures et d’apprentissage sur fond de guerre. Alternant entre le Paris de l’Occupation qui tente de sauver ses trésors, comme ceux du Museum d’Histoire Naturelle où travaille le père de Marie-laure, et une Allemagne jetée dans une folie meurtrière et dévastatrice qui n’épargne pas sa population, embrigadée, exploitée et terrorisée, la narration converge vers la cité corsaire de Saint-Malo, dans un décor magique de pierre et de mer bientôt voué à l’enfer du feu et de la destruction lors des bombardements de la Libération.





Dans ce maelström, Marie-Laure et Werner sont deux galets roulés et usés par la tempête, tous deux emportés malgré eux dans une vague qui leur dérobe leur innocence. Les confrontant au pire et à ce qui devrait les dresser l’un contre l’autre, elle finit par les pousser aux choix les plus essentiels, ceux qui préserveront leur humanité, et, à travers elle, l’avenir du monde. Un curieux mélange de poésie et de réalisme imprègne les pages de ce roman aux multiples niveaux de lecture. Derrière la restitution historique pleine d’exactitude et de discernement, où les populations, y compris allemandes, se retrouvent toutes victimes du conflit qu’elles subissent, se dessine une fable symbolique, porteuse d’espoir et de réconciliation, comme celle qui unira les descendants respectifs des familles de Werner et de Marie-Laure.





S’accrochant coûte que coûte aux beautés d’un monde qu’on croirait pourtant devenu fou, l’auteur s’émerveille de curiosités autant naturelles que scientifiques : oiseaux, diamant fabuleux, ingénieuses maquettes de villes pleines de compartiments secrets, magiques transmissions radio… Habité par Jules Verne dont les Vingt mille lieux sous les mers jalonnent le récit, ce roman historique teinté de poésie fabuleuse, où la lumière refuse de céder le pas à l’ombre, m’a aussi parfois évoqué Marina de Carlos Ruiz Zafon. C’est d’ailleurs avec le même étrange envoûtement que l’on parcourt chez l’un la cité de Saint-Malo, et chez l’autre la ville de Barcelone.





Aucun temps mort ne vient rompre le rythme de cet épais roman qui se dévore avec le plus grand plaisir. Entre Histoire, aventure et fable, il emporte le lecteur dans une intrigue originale, pleine d’intelligence et de sensibilité, dont le point d’orgue est sans aucun doute son extraordinaire évocation de la cité malouine et de sa libération en août 1944.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

L'enfance envolée.



Marie Laure est aveugle et fuit le Paris de l'Occupation pour se réfugier à Saint Malo avec son père dépositaire d'un étrange trésor de Musée parisien.

Werner, orphelin sans avenir, petit génie des maths et de la physique est enrôlé pour son talent de télégraphiste dans l'armée allemande, dérivant dans la furie nazie, pistant sans relâche par triangulation des ondes radio les poches de résistance.

Par une narration temporelle imbriquée, le fil rouge qui les relie nous conduit dans une cité corsaire de nuit, brouillard et fracas des armes, site hallucinant des bombardements alliés de 1944.



Livre historique, roman d'apprentissage et de perte de l'innocence, expérience poétique et sensorielle, ce livre apporte plusieurs niveaux de plaisirs littéraires. Les expériences croisées des deux jeunes enfants grandissant dans un monde de furie et de pertes personnelles nous sont relatées avec une intelligence de structure romanesque, une distanciation qui évite le pathos dans la dramaturgie. Il y a comme un filtre qui nous fait vivre ces années de guerre par procuration, par les yeux, les sentiments et l'extrême maturité de l'enfance envolée trop vite.



Cette mise en hauteur de l'occupation, pourtant très réelle, meurtrière et bruyante, est bien illustrée par la passionnante approche du monde impalpable des ondes radio, par la magie de la compréhension des choses par les sens, par l'écho des événements en parallèle avec un livre de Jules Verne. J'ai vécu le bombardement de Saint Malo par la perception de la cécité de Marie Laure, expérience effrayante.



De très beaux personnages, soigneusement construits, décalés, attachants, une toile de fond magnifique de remparts et de bord de mer martyrisés. Rythmé par des chapitres courts jamais pesants, une écriture aisée, c'est un roman un peu mystérieux, lyrique, musical, coloré, qui renouvelle le genre Seconde Guerre mondiale, par son originalité et sa sensibilité.

Et un coup de chapeau pour un écrivain américain qui, par son travail de documentation, a su si bien me faire vibrer à la lecture de la destruction d'une ville qui me ravie toujours autant.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Anthony Doerr nous propose de suivre le destin croisé de deux adolescents, d’origines différentes et de milieux différents. L’'un allemand, Werner, jeune orphelin élevé avec sa sœur dans un village de la Ruhr, enrôlé par les nazis pour son talent en radio et en transmissions.

L’autre, Marie-Laure, jeune française, fille d’un serrurier du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, gardien d’un diamant maléfique. Marie laure devient aveugle très jeune et trouve refuge à Saint Malo chez son vieil oncle Etienne.

Et ainsi l’on entre dans la peau de ces enfants bousculés dans un monde en guerre.

L'auteur nous emporte, dès les premiers chapitres. Happés par le destin et les hasards heureux ou malheureux ce jeune garçon et cette petite fille seront des « héros sans le savoir ». Mêlant à la fois poésie et lucidité, c'est un roman de vie, passionnant, profond, sensible avec une bonne dose de science et d'histoire parfaitement maitrisés.



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Je sens grandir ma peur

Je suis assez dubitatif sur un roman qui , il faut bien le reconnaître, à partagé avis favorables , voire très favorables et avis mitigés voire plutôt " frais " .

C'est un roman dans lequel on s'installe sans " grand enthousiasme " une histoire plutôt banale où un couple " en devenir " se rend chez les parents du mari potentiel , Jake. Le trajet est long , lent , plein de silences , de doutes , de réflexions sur la vie à deux , en général , un couple qu'on n'envie pas , terne au point de douter de la vie à deux .....c'est désespérant.....sans vie , sans ...rien. Un couple dont l'un des deux est plutôt " tiède " , autant dire que.... . La visite chez les parents est ... peut - être serait il bon de vous laisser vous faire votre propre idée en les rencontrant et de vous faire aussi vivre le retour ....un retour...spécial.

Jake, c'est Jake, enfin , si l'on veut , et elle , c'est "je " , celle qui parle , qui raconte , qui vit ...mal.

C'est un roman noir . Un roman où tout semble si banal que le doute , puis l'inquiétude s'installent sans vraiment grande surprise , presque avec soulagement ....sauf pour la narratrice car , en tant que lecteur , j'avoue humblement ne pas avoir vraiment " vibré " , tout au plus avoir été surpris .mais n'avoir jamais vraiment ressenti ce sentiment profond qui vous étreint lorsque " l'art est là " .Qu'on me pardonne si je dis que j'ai trouvé tout ça un peu fade , convenu sans grande originalité. J'ai tenu à aller au bout , j'y suis parvenu sans souffrance , sans jubilation , sans grand plaisir non plus et c'est un roman que , à n'en point douter , je vais vite oublier .Voilà , ce n'est que mon avis , d'autant plus modeste que certains et certaines d'entre nous ont adoré au point de recommencer la lecture , une très belle reconnaissance , mais pour moi , recommencer , c'est juste sans intérêt.

La couverture , le titre , voire la quatrième m'avaient séduit. Comme Jake avait séduit sa " belle inconnue " ... Une union ratée. Dommage , même si je m'en tire sans trop de ressentiment envers un auteur qui a un certain talent , un talent certain même, mais qui n'a pas su me séduire. Une prochaine fois , peut - être. Attention , hein , si je dis que je n'ai pas trop aimé, c'est très personnel et , comme je le dis et le répète, " ce n'est que mon humble avis " .La première fois où j mon épouse m'a présenté à sa famille , rien ne s'est passé comme ca ...OUF ....c'était il y a 46 ans ....Pour le mariage de Jake ....ça devrait aller " plus vite " et durer un peu " moins longtemps " .
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

C’est du roman historique comme j’aime, davantage roman qu’historique, même s’il s’ouvre sur une pluie de tracts sur Saint-Malo, le 7 août 1944: « Message urgent aux habitants de cette ville. Dispersez-vous dans la campagne ». L’Histoire nourrit le roman sans plomber l’imaginaire qui s’épanouit ici aussi bien dans de grosses et efficaces ficelles romanesques que dans des cheminements plus subtils.

Il y a la romanesque présence d’un énorme diamant nommé «Océan de flammes», soupçonné de faire pleuvoir les calamités autour de celui qui le possède, recherché par un opiniâtre bien que gravement malade stabsfeldwebel nazi, qui apporte au récit un souffle scintillant.

Il y a des personnages qui ont tout pour déclencher ces mécanismes de projection qui font de la lecture une activité aussi magique: Marie-Laure, une jeune et vaillante aveugle lectrice assidue de Jules Verne, dont le père est maître des clés au Muséum d’histoire naturelle; Werner, un garçon allemand pauvre mais surdoué, qui pour échapper à la mine où son père est mort va entrer dans une école d’élite du Reich.

Anthony Doerr construit de façon très efficace et bien rythmée son roman en passant d’un personnage à l’autre et j’ai eu la sensation qu’il réussissait à nouer un lien entre eux même avant qu’ils se rencontrent, qu’il réussissait le tour de force de faire planer comme du sentiment dans l’air romanesque entre deux personnages géographiquement éloignés, qui ne se connaissent pas.



Un beau roman prenant, un vrai bon plaisir de lecture, le prix Pulitzer 2015 était bien mérité. Et la perspective d’une mini-série avec Mark Ruffalo cet hiver me rend l’avenir un peu moins sombre ;-)
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

A plusieurs reprises j'ai abandonné Toute la lumière que nous ne pouvons voir pour d'autres lectures. Trop de descriptions, un texte trop fragmenté pour s'attacher aux personnages, bref, trop de mots et pas assez de concision ont failli avoir raison de ma volonté de poursuivre. Pourtant je ne regrette pas d'avoir persévéré. L'histoire de Marie-Laure Leblanc et Werner Pfennig en vaut la peine.



Pendant l'Exode, Marie-Laure, une jeune aveugle, quitte Paris pour Saint-Malo avec son père, serrurier au Muséum d'histoire naturelle. Quatre ans plus tard, quand la ville est bombardée par les Américains, sa route croise celle Werner Pfennig, un jeune Allemand surdoué des transmissions. C'est un instant de grâce dans un monde dévasté par la guerre.



Anthony Doerr évoque sans chronologie l'enfance et l'adolescence des deux jeunes gens, l'Exode, Paris, Saint-Malo, le front est, l'Occupation, la Libération, les bombardements, la Résistance, l'Allemagne nazie. Un diamant d'une taille et d'une beauté exceptionnelles constitue le fil conducteur de ce récit dédaléen qui s'est éclairé progressivement pour livrer son message ; il faut croire en l'homme, même quand les ténèbres submergent le monde, il existe une lumière que nous ne pouvons voir.

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Je sens grandir ma peur

Jack et elle sont en route.

Ce soir, elle rencontre ses beaux-parents.

Le temps est glacial. Tout autant que l'ambiance...

Elle a décidé d'en finir.

Bientôt. Après. Très vite.

La route est longue, déserte.

Son téléphone sonne à plusieurs reprises.

Mais elle ne répond pas...

Des appels provenant de son propre numéro.

Des messages, un harcèlement, qui durent depuis quelque temps.

Jack s'interroge, mais elle ne lui a jamais rien dit...

Une erreur ? L'avenir nous le dira peut-être... mais pour l'instant, la priorité, c'est le dîner, cette rencontre, dans cette ferme reculée...



Un thriller psychologique tout comme je les aime !

Avec des personnages singuliers, énigmatiques, curieux, barrés, suspects...

Une ambiance étrange, lugubre, limite glauque.

Une atmosphère angoissante, dérangeante, inquiétante...

Des questionnements permanents. Le cerveau n'a pas fini de cogiter !



L'intrigue se dévoile lentement. C'est oppressant, tendu...

Chaque page tournée, nous rapproche du drame qui se joue. On le sent, on le sait, on appréhende. C'est flippant. C'est très anxiogène.

J'ai vraiment adoré ce bouquin du début jusqu'à la fin.

Une histoire follement hallucinante...



Je remercie Netgalley et les éditions Presses de la cité.

Wendy !... J'ai tripé !!! (Un merci tout particulier à vous, pour votre attention qui m'a touchée)

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

La guerre à travers deux vies. Deux jeunes vies. Deux adolescents. Un jeune allemand, Werner, dont les talents précoces dans le domaine de l’électricité et la transmission le verront bien vite repéré et enrôlé dans les jeunesses nazies.

Une jeune française, Marie-Laure, soudain aveugle, vit avec son père qui travaille dans un musée parisien. Devant l’invasion, ils sont contraints de quitter la capitale pour se réfugier chez un grand-oncle de la jeune fille à Saint Malo.

De l’Allemagne des années 30 au Saint Malo, sous les bombes, d’août 44, nous suivons en parallèle leur histoire.

Il y a bien des façons de raconter la guerre, ici les combats ne sont pas l'essence du récit, ici on s'attache à la personnalité des deux protagonistes, à leur passé.

C’est au travers du regard de ces deux jeunes gens, de ce qu’ils vivent, que l’auteur nous fait vivre la guerre qu’ils subissent.

Il y aurait tant à dire, l’endoctrinement, la lutte contre la résistance côté allemand. La lutte contre l’occupant, la libération, les bombardements alliés côté français et, en fil rouge, un mystérieux diamant objet de toutes les convoitises.

Fait de flashback et écrit en courts chapitres qui rendent la lecture fluide et rapide, un roman qu’on ne lâche pas facilement une fois qu’on l’a débuté.

Ce prix Pulitzer 2015 n’est pas un simple livre, c’est un GRAND livre.

Mais moi je dis qu’il y a en littérature des auteurs qui méritent le Panthéon des écrivains, avec ce roman Doerr y a sa place.

Un vrai coup de cœur.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Silence.

Arrivée à la fin de ce roman, j’ai eu besoin de silence. Mes pas m’ont conduite au jardin. Là je me suis assise et j’ai écouté. Ecouté le calme, les pépiements des oiseaux, le sang jouer sa partition dans mes veines.

Quel livre ! Quel roman éblouissant ! Quel bonheur de lecture !

C’est l’atmosphère poétique que je retiendrai avant toute chose de ce roman. Mais la guerre peut-elle être un poème ? Car c’est bien de guerre dont il s’agit ici. Y a-t’il eu des petits miracles de douceurs, de bonheurs, de partages lors de cette longue et abominable Seconde Guerre mondiale ? J’y crois. Je veux le croire. Je ne peux me résoudre à ne voir que du noir chez l’homme. Car il y a bien aussi « toute la lumière que nous ne pouvons voir. »



Dans ce roman, il y a Marie-Laure et Werner. Dans ce roman, il y a une profusion de courts chapitres dédiés à l’un ou l’autre de ces deux personnages. Dans ce roman, le lecteur est entraîné tantôt à Paris et Saint-Malo, tantôt en Allemagne. Dans ce roman, la cruelle Histoire côtoie la beauté, la sauvagerie la bonté. Dans ce roman, l’enfance est malmenée, l’avenir et les rêves troublés et l’innocence perdue.

Dans ce roman, Marie-Laure est une jeune française aveugle, réfugiée à Saint-Malo. Werner est un jeune orphelin allemand, passionné par les ondes électromagnétiques.



C’est un roman qui se lit facilement car jamais il ne tombe dans les descriptions horrifiques de la guerre, du moins ne s’appesantit-il pas. Et toujours, le lecteur peut-il continuer à s’émerveiller du talent des hommes, tel que celui du père de Marie-Laure et de ses miniatures féeriques, la connaissance des oiseaux de Frederick, le gramophone et la voix du grand-oncle qui distille musique et connaissances par delà les ondes, la force de caractère et la joie de vivre de madame Manec...



C’est un roman que j’ai lu avec grand plaisir, même si le dernier chapitre sur l’année 2014 me semble superflu. Les digressions sur les téléphones portables n’apportent rien à l’histoire, sinon pour dire que les ondes invisibles emplissent notre quotidien et troublent peut-être notre vision du monde. Mais là est un autre débat.

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Inutile d'ajouter quelque chose aux multiples commentaires: que dire?



Simplement, voici un beau récit historique rythmé tel un thriller, un riche travail documentaire!, un texte inattendu.



L'auteur, américain, parvient à nous passionner du Paris de l'occupation aux joies de la libération, en passant surtout par les remparts de Saint- Malo, battus par les vents dans la tourmente et les ténèbres de la guerre..



Une histoire passionnante se déroule: récit de vie, profond, sensible, récit de guerre, récit d'aventures et d'apprentissage, doublé d'une dose de science !

L'intrigue, foisonnante, est parfaitement maîtrisée à l'aide de courts chapitres bien calibrés, pour nos deux héros, Marie- Laure Leblanc, , une jeune aveugle réfugiée à Saint- Malo avec son père, serrurier en chef du Muséum d'Histoire Naturelle à Paris et Werner, orphelin, génie des maths, orfèvre dans les transmissions électromagnétiques dont les talents seront exploités par la Wehrmacht pour briser la Résistance !

On les voit évoluer et grandir dans des univers radicalement différents .

Se révèlent des personnalités attachantes, vraies, authentiques et lumineuses à l'aide de descriptions instructives, fort intéressantes.

L'écriture fluide , sensible, pétrie de tendresse n'est jamais pesante , même si j'ai préféré de beaucoup la deuxième partie du livre, très prenante .

Une oeuvre colorée, lyrique, musicale qui nous emporte à travers L'Histoire, et nous amène à réfléchir sur la communauté des destins et la condition humaine!

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Je sens grandir ma peur

Le résumé de ce thriller m'a donné envie de découvrir cette histoire.

Un jeune couple part en road-trip vers la campagne pour rencontrer les parents de Jake.

Lors de ce voyage, on nous promet un malaise qui s'installe, notamment du point de vue de la fille et une angoisse qui ne cesse de monter…



Alors je dois dire que toute la première partie du livre m'a ennuyée. Plus précisément, le voyage de l'aller m'a paru interminable. J'étais totalement hermétique au suspense qui était censé monter. Les conversations pseudo-philosophiques de Jake étaient soporifiques. Ce qui m'a fait tenir dans ma lecture était mon envie de découvrir l'ambiance (que j'espérais glauque) chez les parents de celui-ci. Puisque bien évidemment j'imaginais une maison funeste et des parents plus qu'inquiétants…



Le passage chez les parents est étonnamment court. L'histoire prend un peu plus d'ampleur mais selon moi ce n'était pas encore suffisant pour me faire aimer ce thriller.

J'imaginais que le couple allait rester au moins une nuit dans cette maison de campagne un peu sordide et qu'il allait se passer des choses… que nenni !

Après le repas, Jake et sa copine reprennent la route pour le retour.



Et à ma grande surprise, c'est là que j'ai commencé à apprécier réellement l'histoire. Il se passe quelque chose d'imprévu qui tient vraiment le lecteur en haleine. C'est haletant. On se demande où l'auteur veut nous entraîner.

Dans ce dernier tier du roman le suspense est bien présent.

La fin est inattendue et remet en question toute l'histoire.



C'est un roman court de 228 pages.

Je suis donc assez mitigée sur cette lecture puisque vous l'aurez compris, je n'ai vraiment aimé que le dernier tier du livre.

Je pense quand même me souvenir longtemps de cette histoire grâce à ce dénouement assez déconcertant.
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Je sens grandir ma peur

Elle « songe à en finir », on le sait d'emblée.

En finir avec quoi ? Avec eux deux, là, parce que ça ne rime à rien, leur truc. Elle n'est pas mal, avec lui, mais elle aime bien la solitude, aussi. Ou elle se dit que c'est peut-être préférable.

Elle y pense, tandis qu'ils roulent vers la ferme de ses parents, à lui. C'est la première fois qu'elle va là-bas, elle ne les connaît pas, ils sont attendus pour le dîner.

Pendant ce long trajet, en cette soirée d'hiver glaciale, ils discutent, et elle se répète qu'elle doit mettre un terme à 'ça'. Leurs échanges sont passionnants, et intellectuellement stimulants, pour le grand plaisir du lecteur.



Ultra flippant, ce livre, ambiance de film d'horreur - je dis ça, mais je n'en regarde pas. Par contre, je connais bien Hitchcock, hé hé !

On est de plus en plus mal à l'aise entre ce type aussi cultivé que chelou, le harcèlement téléphonique et le voyeurisme, la volonté de fuite de la fille, ce trajet dans une voiture isolée sur une route de campagne, la tempête de neige... On se demande d'où va débouler le forcené, yeux exorbités, bave aux lèvres et hache à la main. Surtout qu'on sait que l'histoire finit mal, puisqu'on a rapidement des indices : de temps en temps, un drame est évoqué via des dialogues (assez amusants, d'ailleurs, façon 'Brèves de comptoir'), les circonstances se dessinent, on fait peu à peu le lien.



J'ai adoré cette lecture, jusqu'au changement de ton, vertigineux, troublant, dérangeant.

Quand j'ai compris...

je me suis revue .

Alors après cette lecture, je sens grandir ma peur : est-ce que je ne suis pas zinzin ?...

Quoi qu'il en soit, je me sens toujours un peu flouée par ce genre de dénouement (moins qu'avec du fantastique, mais à peine).
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

C'est un beau roman dont la majeure partie se passe durant la seconde guerre mondiale dans la ville de Saint-Malo bombardée. Nous suivons parallèlement la vie d'une jeune aveugle française éduquée par son père et passionnée de coquillages et celle d'un orphelin allemand féru d'appareils radiophoniques.

L'auteur nous montre toute la dureté de la guerre, l'embrigadement du nazisme, la cruauté des hommes...

L'attente est longue pour les protagonistes aux milieu des décombres, le danger rôde en la personne d'un ennemi avide qui recherche un trésor à double tranchant, cette pierre précieuse qui à la fois protège et porte malheur à ceux qui la possèdent.

J'ai trouvé la fin du roman un peu abrupte mais j'ai beaucoup aimé le style "impressionniste", fait de petites phrases lumineuses.
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Il y a, pour mille et une raisons, d'excellents romans qui se retrouvent enfouis au milieu de tant d'autres, Terra incognita d'une PAL , jusqu'à ce qu'au cours d'une discussion , ils sortent de la pile infernale !



Et là, quel plaisir de découvrir une petite merveille ...



Saint Malo, Aout 1944 , les bombardiers américains lâchent leurs bombes au dessus de la cité corsaire .

Dans une vieille maison , toute en hauteur , Marie-Laure Leblanc, une jeune demoiselle aveugle hésite, elle est seule dans la maison ...

A quelques rues de là, Werner Pfennig un jeune soldat allemand se réfugie dans la cave de l'Hotel des Abeilles .

Deux vies que rien ne prédestinait à se retrouver si proches .



Anthony Doerr alterne le récit de ce jour précis d'Août 1944 et les retours sur l'enfance des deux jeunes adultes.



Marie-Laure, devenue aveugle vit à Paris avec son père, conservateur au Musée d'Histoire Naturelle , et lors de l'évacuation des pièces les plus précieuses du musée, Monsieur Leblanc se retrouve dépositaire d'un diamant à la légende sulfureuse et fuit avec sa fille vers saint Malo .



Werner, lui, est orphelin et est repéré grâce à ses talents de radiophonique et son don inné des mathématiques pour intégrer une école d'élite du Troisième Reich .



Dans ces courts chapitres, l'auteur introduit avec doigté tout ce qui fait évoluer un enfant vers la vie adulte : l'expérience, la confrontation avec la souffrance et la honte, l'apprentissage des valeurs humaines, l'enrichissement des rencontres qu'elles soient physiques ou par l'intermédiaire de livres, comme ceux de Jules Verne qui font voyager la jeune aveugle .



Cette enfance est d'ailleurs vite balayée par le vent de l'Histoire, l'abjection de certaines gens qui ne voient que leur profit propre mais aussi par la maturité que ces mêmes événements font developper : c'est plutôt bien amené par l'auteur sans pathétisme exagéré et cela rend le lecteur particulièrement captif et attentif .



Un roman que j'ai fini avec tristesse .

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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

Toute la lumière que nous ne pouvons voir a reçu le prix Pulitzer en 2015. J’y ai trouvé en germe ce qui m’a fascinée dans La cité des nuages et des oiseaux, mais j’ai nettement préféré ce dernier.



Marie-Laure, douze ans, est aveugle. Elle vit avec son père, serrurier du Muséum national d’histoire naturelle. Il a construit une maquette de son quartier que Marie-Laure explore avec les doigts. Elle devient ensuite suffisamment autonome pour s’aventurer à l’extérieur.

Werner a perdu ses parents, son père est mort dans un accident de mine. La mine, son avenir. Sauf que Werner découvre comment réparer les radios, il est alors repéré par les nazis.

Lorsque la guerre arrive, Marie-Laure et son père se réfugient à Saint-Malo. Werner, après quelques années dans une école d’élite, est envoyé sur le front pour localiser les radios ennemies.

J’ai trouvé le roman long ; les flashbacks incessants qui concernent non seulement Marie-Laure et Werner, mais aussi un nazi à la recherche d’un diamant mythique rompent la fluidité de la lecture.


Lien : https://dequoilire.com/toute..
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Toute la lumière que nous ne pouvons voir

J’avais hâte de lire ce livre d’Anthony Doerr, auteur que je ne connaissais pas et que j’ai découvert dans l’émission de François Busnel : « La Grande Librairie ». En quelques mots : Saint Malo sous les yeux d’un auteur américain qui situe son action durant la seconde guerre mondiale, attire notre attention sur la destruction massive de cette cité fortifiée, et en plus, un prix Pulitzer à la clef... Pourquoi pas ?

Je ne suis pas déçue. J’ai apprécié cette lecture qui est construite sur de courts chapitres, alternant le début des années de conflit et de guerre (enfance des deux personnages récurrents, Marie Laure et Werner) et l’année 1944, dénouement de la guerre, avec ces sauts de géant dans le temps, sur les dernières pages, nous menant jusqu’en 2014.



Cela se lit vite et bien, on suit les péripéties de nos deux « héros », Marie-Laure, jeune fille aveugle, qui va suivre son père à Saint Malo, et découvrir ce qui a réellement motivé leur départ de Paris. Et Werner, jeune surdoué des transmissions radio, qui va se laisser embarquer dans cette guerre, sans réelle motivation autre que sa passion pour les télécommunications.



Que dire de plus ? C’est bien écrit, attrayant, on passe un très bon moment de lecture durant cette période estivale. Voilà, c’est exactement cela ! Je l’ai vu comme un intermède plaisant qui m’a accompagné entre deux plongeons dans un lac jurassien sous une chaleur de plomb ! Je suis ravie de l’avoir lu, mais cela ne restera pas pour moi, une lecture qui m’accompagnera une fois la dernière page tournée.
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Je sens grandir ma peur

Ensemble depuis seulement quelques semaines, un couple est dans une voiture qui roule à travers la campagne enneigée. La fille veut quitter le garçon mais l’accompagne quand même pour un dîner chez ses parents. Après, c’est sûr, elle le quittera.



Il fait froid, c’est l’hiver, les voitures sont rares, la campagne s’étend dans toute sa majesté hivernale et la nuit tombe.



Tout premier roman du canadien Iain Reid couronné par plusieurs prix, qui s’était jusqu’à alors fait remarquer pour deux ouvrages de non fiction salués par une bonne partie de la critique internationale, “Je sens grandir ma peur” est un suspense psychologique rondement mené, aussi court (200 pages) qu'intense et plein de tension jubilatoire pour le lecteur.

On aime la façon dont Reid construit minutieusement, avec une précision d'horloger, ce récit d'angoisse psychologique particulièrement bien mystérieux, qui ne délivrera son secret dans un twist final particulièrement retors et bienvenu.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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