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Citation de Aproposdelivres


n vent d’est glacial soufflait sur le port au bord de la mer Noire. Début mars, il avait encore fortement neigé à Constan a, et la neige crissait sous les pas. L’homme battait la semelle pour se réchauffer. Une fois à bord du cargo, il espérait être à l’abri jusqu’à Istanbul. Plus tard, sur l’autre bateau qui devait l’emmener à Trieste, il serait mieux loti, on le lui avait promis. Mais, auparavant, il lui fallait sortir de Roumanie sans passeport.
Il n’avait pas été difficile d’arriver sans encombre aux quais bien éclairés. A l’ombre des conteneurs empilés, ils attendaient en silence le signal qui devait venir à vingt heures trente précises du bateau amarré au môle. Dimitrescu devrait alors escalader le plus vite possible l’échelle de coupée. A la fin du voyage, on lui donnerait dix mille dollars – moins les frais de son accompagnateur, qui avait déjà déduit cinq cents dollars de l’acompte. Dix fois le salaire mensuel moyen en Roumanie – quand on avait du travail.
Ils se connaissaient depuis peu. L’intermédiaire, un type mielleux en costume bon marché, n’avait pas mis longtemps à le convaincre de l’affaire, comme il disait. Il ne savait pas que Dimitrescu le cherchait depuis des jours. Un rein, lui avait-il expliqué, c’est une bagatelle pour quelqu’un qui en a deux en bon état, mais c’est un bien précieux quand on a les deux malades. La recherche du groupe sanguin et le test immunologique furent vite expédiés. L’intermédiaire avait été dirigé vers Dimitrescu quand le frère jumeau de celui-ci, Vasile, n’était pas revenu de son voyage.
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