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Citation de Aquilon62


C’est une carte postale qu’on trouve à Rome : dans une orangeraie, sur l’Aventin, un trou de serrure. Celle du prieuré des chevaliers de Malte (il y en a une version cinématographique dans Eva, de Losey). C’est par ce petit bout de la lorgnette que commence et prend forme ma vision de l’Italie. Une Italie que je n’ai cessé de vouloir cerner, dans son singulier, et qui ne m’est toujours apparue qu’au pluriel (comme Naples, plurielle en français et en italien). De surcroît, une Italie vue de Napoli, c’est-à-dire, pour une bonne moitié des Italiens, de la non-Italie.

À Naples j’ai été littéralement foudroyée. Par un dimanche orageux, une masse de feu, comme celles des Sept boules de cristal, a frappé, à travers une lucarne, ma bouilloire. Fait marquant : je crois que je ne m’en suis jamais vraiment remise.

Pendant cinq ans, je me demande chaque jour comment apprivoiser cette réalité si déroutante… comment se faire à ses lois, comment y vivre — et même, parfois, comment survivre ? Je ne comprenais pas tout. Je n’avais pas de mode d’emploi.

Survivre à Naples : c’est un complément de lieu et un complément d’objet indirect. Une expérience aussi magnifique que douloureuse quand on y arrive et quand on en part. Comment continuer ailleurs après qu’on l’a quittée, maudite, adorée, sans se sentir en exil ?

J’ai essayé, jour après jour, de capter ce qui rend cette ville unique, de comprendre sa singularité. Elle résiste à tout. Elle résiste aux mots.

(INCIPIT)
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