Tout d’abord merci à Babelio et aux éditions Anne Carrière, qui m’ont permis de lire ce premier roman dont je vous conseille vivement de lire. Si j’ai coché ce roman, c’est tout simplement à cause de sa 4e de couverture. C’est aussi cette réflexion que propose l’auteure qui m’a attirée.
Sous couvert de fiction, ce livre permet en revanche de mettre l’accent sur diverses réactions face à la capitulation de la France, l’occupation, à la résistance. C’est là que cela devient intéressant et nous fait dire qu’à cette période tout n’était pas noir ou blanc.
Pour parler du roman maintenant, je commencerai par évoquer le prologue, que j’ai trouvé très bien, classique dans sa forme mais efficace, et aussi l’écriture agréable, très fluide de l’auteure, dont le ton convient à merveille à la jeune Anne Gassin, la narratrice. Jeune et brillante étudiante débarquant à Paris pour étudier la philosophie, complexée par sa situation précaire au point d’inventer des mensonges à ses amis, se sentant exclue, voire rejetée par sa famille lorsqu’elle y séjourne, voulant se faire accepter et s’intégrer, Anne est un beau personnage avec des préoccupations normales pour une jeune fille de son âge. Véronique Maumusson a pris le temps d’installer ses personnages et les liens d’amitié qui les unissent, avant le début de la sombre période que sera la capitulation et l’occupation, avant que cela vienne se mêler à leur quotidien et que les choses basculent.
Ainsi Anne et ses amis sont tout d’abord tiraillés entre leurs études et leur préoccupations pour ce qu’ils se passent, faisant état de leur impuissance à leur niveau. Par exemple p 89, lorsque Pétain fait son discours, c’est ce constat qu’Anne établit. « Mieux valait me préoccuper de ce sur quoi mon action pouvait avoir un effet. Comme mon examen final sur Spinoza, qui devait avoir lieu le surlendemain« . « Le monde extérieur pouvait bien s’emballer, je maintenais le cap« , p 118. Et vient le moment où ils en viennent à prendre position, mais pas forcément par conviction, parfois pas obligation ou par un enchaînement de faits qui y conduisent. Voilà pourquoi ici, tout n’est pas noir ou blanc. On s’attache vraiment à ses étudiants et voir comment leur situations changent au fil du temps, les plaçant parfois au pied du mur, les faisant, pour d’autres, courir des risques.
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