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Citation de SCOman


Ney tira son épée et prit la tête. Les escadrons énormes s’ébranlèrent.
Alors on vit un spectacle formidable.
Toute cette cavalerie, sabres levés, étendards et trompettes au vent, formée en colonnes par division, descendit, d’un même mouvement et comme un seul homme, avec la précision d’un bélier de bronze qui s’ouvre une brèche, la colline de la Balle-alliance, s’enfonça dans le fond redoutable où tant d’hommes étaient déjà tombés, y disparut dans la fumée, puis, sortant de cette ombre, reparut de l’autre côté du vallon, toujours compacte et serrée, montant au grand trot, à travers un nuage de mitraille crevant sur elle, l’épouvantable pente de boue de Mont-Saint-Jean. Ils montaient, graves, menaçants, imperturbables (…). On croyait voir de loin s’allonger vers la crête du plateau deux immenses couleuvres d’acier ; cela traversa la bataille comme un prodige.
Rien de semblable ne s’était vu depuis la prise de la grande redoute de la Moskova par la grosse cavalerie ; Murat y manquait, mais Ney s’y retrouvait. Il semblait que cette masse était devenue monstre et n’eût qu’une âme. Chaque escadron ondulait et se gonflait comme un vaste anneau du polype. On les apercevait à travers une fumée déchirée çà et là ; pêle-mêle de casques, de cris, de sabres, bondissements orageux de croupes des chevaux dans le canon et la fanfare, tumulte discipliné et terrible ; là-dessus les cuirasses, comme des écailles sur l’hydre.
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