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Critiques de Victor Lepointe (8)
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Après l'orage

Cette superbe bande dessinée raconte la bataille du Mont Morêt près de Vitry-le-François à partir du 6 septembre 1914 par l'œil du Lieutenant Henri de Maury, originaire de Perpignan. Comme les autres il est parti au combat avec au cœur le patriotisme exacerbé de cette époque et certain de bientôt la gagner !



En retraite depuis fin août, sans avoir vu l’ennemi, le lieutenant et ses hommes reçoivent l'ordre de la contre-attaque : prendre le Mont Morêt et le garder.



Non seulement les dessins sont très beaux mais en plus poignants par leur simplicité où quelques coups de crayon appuient les détails importants ! Les portraits sont délicats et fins et n’en montrent que plus la fragilité des hommes.



Les couleurs sont un lavis de nuances de beige, de marron et de gris où seuls les pantalons carmin se distinguent telle une aberration. Ces nuances font ressentir encore plus fort l’ambiance de fumée, de bruits, de peur qu’est une bataille. Des coquelicots en contrepoint des impacts mortels fleurissent sur les champs de mort et de destruction !



Il faut un peu de temps pour plonger dans cette BD, prendre le temps de regarder chaque ombre ou chaque lumière qui est un message visuel ou une pensée. Les citations de Charles Peguy et Stefan Zweig ponctuent ces dessins et appuient l’atrocité qui s’en dégage.



Ces dessins tellement sobres dans leur traitement nous attirent et nous noient et celui en double page n’est pas loin de l’insupportable quand on le détaille avec attention.



Sublime, puissant, atroce !



Challenge RIQUIQUI 2021

Masse Critique avril 2021
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Après l'orage

La bande dessinée, comme le roman graphique, offre un panel considérable d'oeuvres dans tous les domaines et pour tous les publics. On les apprécie, pour leur scénario, leurs dialogues et, bien évidemment, leurs dessins.

Parmi mes sujets de prédilection, il y a les ouvrages sur la Première Guerre mondiale. J'en ai d'ailleurs quelques-uns dans ma bėdéthèque.

Celui qui vient de la rejoindre est absolument magnifique.

Après l'orage de Victor Lepointe y sera en bonne place.

Histoire classique de jeunes gens qu'on envoie au front, en ce début de conflit, conquérants et optimistes, ils comprennent bientôt qu'ils sont en enfer et après quelques semaines seulement de combat, ils sont déjà nombreux à être tombé.

C'est une légende qui ouvre cet album, agrémenté de citation du poète Charles Peguy, lui qui perdit la vie sur le front, quelques jours après le début de la guerre.

Mais ce qui retient l'attention ici et doit-on s'en étonner dans ce genre d'ouvrage, c'est le dessin. Chaque planche est un tableau. On s'y attarde comme devant une oeuvre exposée au musée.

Si vous avez l'occasion d'y jeter un oeil, prenez le temps, il se pourrait bien qu'il finisse dans votre bibliothèque, au rayon des "beaux livres".

Cette parution m'a bouleversé, tant par l'histoire qu'il raconte que par l'illustration qu'en a fait le talentueux Victor Lepointe.

Un très bel hommage à une génération sacrifiée.

Un énorme coup de coeur.
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La guerre des loups : L'enfer du Lingekopf

J'avais découvert, il y a quelques mois, le travail de Victor Lepointe avec l'album Après l'orage, que j'avais encensé.

C'est, aujourd'hui, La guerre des loups que je viens de terminer. Mon enthousiasme n'est pas retombé, je suis toujours aussi admiratif des dessins de Lepointe.

Nous sommes, là encore, pendant la Première Guerre mondiale,  Antoine Granet fait partie d'un bataillon de chasseurs alpins envoyé sur le front alsacien pour reprendre des positions stratégiques tenues par les Boches. De 1915 à la fin de la guerre la bataille, entre les deux camps, pour ces collines, coûtera la vie à plus de 17000 hommes dont 10000 Français.

C'est un hommage à ces courageux combattants que rend, ici, Victor Lepointe, une fois de plus dans un bel album.
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Après l'orage

Le jeune lieutenant Henri de Maury quitte Perpignan et celle qu'il aime pour le front. La guerre sera courte, tous le pensent. Et tous espèrent une victoire éclatante. Mais l'hécatombe des premières semaines remplace le bel enthousiasme du départ. La fin de l'été 1914 moissonne les hommes en pleine vigueur, et non les blés qui brûlent sous les canons allemands. « L'horrible bête sans visage vomit ses balles dans une mécanique implacable. Et les pantins de carnaval, joyeusement fagots de leurs pantalons rouges, se font hacher sans pitié. » 5 septembre, c'est la bataille de la Marne qui commence. Et l'ordre de Joffre tombe : il faut tenir les positions coûte que coûte, ne laisser aucun pouce de terrain à l'ennemi. Henri de Maury doute : où est-elle la glorieuse guerre dont il a rêvé toute sa jeunesse ? Est-ce vraiment cette boucherie à ciel ouvert ?



Parsemée d'extraits de textes de Charles Péguy et de Stefan Zweig, cette lente bande dessinée est comme un film que l'on passe au ralenti. Les balles sifflent pendant des secondes interminables, les corps se soulèvent sous les obus sans jamais sembler retomber. Et les cris de douleurs des blessés composent une bande-son sinistre. Mais le dessin de Victor de Taillac est sublime. Dans des couleurs naturelles et poudrées, il compose des décors superbes où le sang rehausse tristement les détails de l'été. Les pages en camaïeu de gris parlent d'une femme, ou plutôt de plusieurs femmes, beautés éternelles auxquelles les hommes se dévouent et consacrent plus que leur existence. Car pour les survivants des tranchées de 14-18, quelle vie est désormais possible ?



Les éléments d'archive en fin d'ouvrage augmentent le texte avec pertinence. Le centenaire de la Première Guerre est encore tout proche et pourtant semble déjà si lointain. C'est de l'Histoire, mais ça ne doit pas seulement être du souvenir.
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Après l'orage





Avant d'être un pan de l'histoire raconté par Victor Lepointe, "Après l'orage est un "beau livre": je salue l'équipe qui en l'a conçu . Une couverture cartonnée et un papier agréable donne de l'épaisseur aux dessins. C'est un formidable travail . Merci beaucoup.



C'est un album qui doit se lire , se lire et se relire... Il est si riche...



Il raconte la Bataille de la Marne, qui débuta vers le 6 septembre 1914.



Plus précisément, ici, à Vitry-Le-François et la prise du Mont Moret.



Un cahier en fin d'album pourra vous aider à approfondir le sujet , à vous aider si vous êtes noyé dans les informations de guerre (stratégies militaires) .C'est une documentation de qualité qui est indispensable .



Une légende, une sorcière, "un matin de septembre, après l'orage, au bout du pays, sur les côtes catalanes, près de Perpignan..."



Dans un dégradé de gris , la mer, les mouettes, les rochers...



Puis Victor Lepointe cite Stephan Zweig extrait de "le monde d'hier: souvenirs d'un européen".



"La guerre de 1914(...) ne savait rien des réalités, elle servait encore une illusion , le rêve d'un monde juste et pacifique. Et seule l'illusion rend heureux, et non le savoir. C'est pourquoi les victimes d'alors poussaient dans leur ivresse des cris de joie en marchant à l'abattoir, guirlandes de fleurs et feuilles de chêne au casque, dans les rues sonores et étincelantes comme par un jour de fête."



Les premières vignettes de ce début Août 1914 ressemblent aux cartes postales de l'époque.



Les hommes partent sur le quai de la gare: Henry de Maury, fait parti de ces hommes. La musique de la Marseillaise" ou "La Strasbourgeoise" semblent être des échos...



Vous tournez la page et le lecteur est dans le vif de l'action , le 5 septembre 1914... Vraiment le vif, la réalité...



Cet album est magnifique , c'est le premier mot qui me vient.



Les vignettes sont splendides, réalistes, colorées parfaitement telle une oeuvre d'art. Les dialogues sont bien répartis . Un bel équilibre teinte cette histoire poignante qui n'épargne pas la violence des combats, la cruauté des hommes dans ce mouvement de guerre.



Un état d'esprit , un "travail" différent de ce qu'ils ont vu pendant leur service militaire: la boucherie! Les cadavres, l'odeur, les bruits , les blessures, la peur, les décisions à prendre face à l'ennemi, les stratégie militaires, les ordres à exécuter, dormir à même la terre, ne pas dormir, manger différemment, ... Les soldats rythment leur vie, dorénavant, comme ça.



Cette atmosphère est bien transmise , ici, s'en est fascinant :elle percute la sensibilité du lecteur avec talent.



Charles Péguy saupoudre un peu de son âme sur cet album, lui qui est mort en pleine bataille.



Le fragment de vie Henri de Maury et de ses "frères d'armes" qui ne laissera personne indifférent:



Ni eux ...Ni nous.
Lien : https://stelladealapage.blog..
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Militaires en verve : Traits d'esprit et répa..

L’avis de C



Un petit ouvrage plein de pépites !



Pour les non initiés, pour les non spécialistes, les principaux éléments que l’on garde en tête de l’histoire militaire, en France, ce sont les deux guerres mondiales… comme si les premières guerres remontaient au XXe siècle. En oubliant, en omettant, en évacuant le fait que, durant toute l’histoire de l’humanité, s’il y a une constante, c’est la guerre !



Eh bien ce petit recueil de citations militaires remet dans la lumière des moments – et des personnages – largement oubliés…



A travers ces nombreuses réflexions, on rit, on est touché, on est atterré, on apprend, on redécouvre… Bref, une lecture salutaire et essentielle, à visée pédagogique pour montrer que dans l’histoire de l’humanité, on a pas tellement progressé malheureusement.



J’aime beaucoup le côté ludique de ce petit ouvrage, les citations sont rangées comme dans un abécédaire, c’est original ! Ça rend l’objet abordable, ludique et original pour des non-initiés ! Eh oui car l’Histoire, ce n’est pas barbant !



Encore un grand merci aux Éditions Pierre de Taillac !



L’avis de T



Dans le synopsis, nous évoquions des fulgurances. Naturellement, ce petit recueil ne recense pas toute la sagesse de tous les traités de stratégie du monde. Mais il souligne, ce qui est peut être encore plus important, à quel point la guerre, la chose militaire, est en réalité ancrée dans l’Homme, dans ce qui nous fait, chacun. Il faudrait tout citer pour le démontrer. Mais j’ai essayé de relever quelques exemples plus frappants…



« Un chef compétent peut obtenir de bons résultats de troupes médiocres, alors qu’au contraire, un mauvais leader peut démoraliser les meilleures troupes. »



Quand John J. Pershing, général américain que nous connaissons surtout pour son implication dans les batailles de la Première Guerre mondiale (au Bois de Belleau, à Saint-Mihiel, lors de l’offensive Meuse-Argonne), fait une déclaration de ce type, cela peut nous parler, y compris lorsque nous n’avons pas fait la guerre. C’est, en réalité, un constat de management, que chacun de nous peut expérimenter dans la vie de tout les jours… (pour rappel, le général Pershing est le seul a avoir jamais obtenu de son vivant le grade de General of the armies de l’armée américaine. Seul George Washington a obtenu ce grade, mais c’était, pour sa part, à titre posthume…).



Certains placent l’honneur au dessus de tout, comme Nicolas Changarnier (le 24 novembre 1836, première expédition de Constantine) :



« Soldats, ils sont six mille, vous êtes trois cents. La partie est donc égale. Regardez les en face et tirez juste. »



D’autres rappellent que l’audace peut abattre des montagnes, comme Ferdinand Foch, qui aurait déclaré, pendant la Bataille de la Marne :



« Mon centre cède, ma droite recule, situation excellente, j’attaque. »



Bref, toute les citations proposées, qu’elles soient véridiques ou non, nous renvoient au fait que, finalement, malgré la fiction du « progrès », qui voudrait que nos civilisations soient plus avancées que les précédentes, nos sociétés et nos actes sont en fait dirigés par les mêmes enjeux, les mêmes pulsions, les mêmes valeurs…



Ce petit recueil a donc une véritable valeur pédagogique, celle de nous montrer que, depuis le début de l’histoire de l’humanité, nous n’avons pas avancé beaucoup…
Lien : https://ogrimoire.com/2017/1..
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La guerre des loups : L'enfer du Lingekopf

En général, lorsque je me plonge dans une BD, c’est plutôt dans le genre humour, je suis fan des Bob & Bobette, par exemple, et ce depuis mon plus jeune âge. Ici, rien à voir avec l’humour, Victor Lepointe nous immerge dans l’enfer qu’ont vécut ces hommes qui ont fait la guerre. Peu importe la guerre, c’est toujours l’horreur.

Dès le début, les couleurs assez sombres et froides, dans les tons bruns et gris, nous font bien comprendre que l’histoire ne sera pas une partie de rigolade. Et en effet, nous allons rencontrer Antoine, un jeune paysan d’une vingtaine d’année qui se retrouve le fusil à l’épaule à devoir se battre contre les Allemands. Reverra-t-il un jour Léonie, sa bien-aimée, survivra-t-il à cet enfer ?

Les illustrations seules suffisent à la compréhension du ressenti de ces hommes, d’Antoine. Le texte ne fait que compléter ce que les images nous font déjà bien comprendre. L’auteur nous plonge dans le froid, dans le sang, dans le doute, dans l’espoir, dans l’horreur, dans l’enfer, dans la guerre. J’en ai eu des frissons et je n’ai pu retenir quelques angoisses durant ma lecture. C’est non seulement prenant à lire, , mais cela nous fait également dire que l’on ne voudrait jamais vivre ce que ces hommes ont un jour malheureusement vécu.
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La guerre des loups : L'enfer du Lingekopf

L'enfer de la bataille du Linge en 1915 raconté par Antoine Granet, jeune soldat d'à peine 20 ans, venu de la Loire combattre au collet du Linge pour reprendre l'Alsace.

La BD en elle-même est très belle: papier épais et couleurs sépia qui décrit parfaitement l'atmosphère de cette boucherie.
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