Nous étions des personnes déplacées, mais c'était le temps, plus que l'espace, qui nous définissait. Si la distance qui nous séparait de notre pays perdue était grande mais finie, le nombre d'années qu'il nous faudrait pour réduire cette distance était, lui, potentiellement infini. Moyennant quoi, pour les déplacés, la grande question était toujours celle du temps, Quand pourrais-je y retourner ?