Autant qu'une danse, le kyudô est la mise en scène d'un affût, où ce qui est guetté est soi-même- l'invisible que chaque homme porte en lui. On voit s'exprimer dans le tir à l'arc japonais, lorsqu'il est réalisé à un haut niveau, ce quelque chose d'inexprimable qui réside au fond de l'homme- un mystère qui est lié à la beauté, dont le corps qui se meut sur le pas de tir n'est plus qu'un signe, et tout le signe; c'est-à-dire qu'il est le reflet de l'infini, comme l'image de la lune sur l'eau est le simple écho de la lune.