L’année se fait plus douce et libéré
Extrait 2
Le monde s'établit dans le repos,
dans une aisance solennelle.
J'entends l'ancien refrain
qui en sourdine est créateur de monde,
chanté par le torrent dans sa chute.
Là où un rondin qui pourrit
a ralenti le flot : un banc
de terre sombre, à plat
au-dessus de la pierre éboulée.
Des racines l’ont maintenu en place.
Il y demeurera un temps.
Ce qui le maintient là pourrit.
Une fécondité venue d’en-haut,
précipitée là, s’y maintient et tien bon
un temps dans le courant.
Tiges et feuilles y poussent.
Au risque de la mort, cela possède
une vie. Ainsi la chute est fondatrice,
la décréation crée le monde.