Il était six heures et demie quand les trois hommes descendirent de leur chambre et sortirent pour dîner. Sugarfoot, assis près de la porte, dans son petit fauteuil de rotin, les vit quitter l’hôtel et vérifia l’heure de leur départ à l’horloge du hall. Sugarfoot était le chasseur de l’hôtel du Commerce. C’était lui qui avait porté leurs bagages et monté un troisième lit dans leur chambre. Et ils avaient, dès leur arrivée, éveillé chez lui une intense curiosité.
« Qu’est-ce qu’y sont venus faire ? » se demanda-t-il, en les suivant des yeux. Il les vit s’arrêter au pied des marches du perron, puis toujours en silence s’éloigner lentement, deux devant, les plus grand, derrière.
« Qu’est-ce qu’y viennent chercher dans not’ville, dites-moi ? »
Sugar avait réfléchit à la question tout l’après-midi, sans parvenir à deviner la profession des voyageurs. Ça le tracassait. Il y avait une multitude de casiers dans la tête du vieux Sugar et, d’habitude, il parvenait à classer tous les clients de l’hôtel dans telle ou telle catégorie. Mais avec ces trois-là, rien à faire ! Ce qui le déconcertait surtout, c’est qu’ils formaient un groupe. » Si je les prends un à un, se disait-il, j’arrive à les cataloguer. Le plus mince, par exemple – ce pourrait être un joueur professionnel… Le gros à cigare, il serait régisseur de tournée, que ça ne m’étonnerait pas ; il aurait pu venir dans le coin pour louer la salle du Ritz… Et le grand avec son machin dans l’oreille, je le verrais bien en prédicateur. Il aurait pu organiser une de ces réunions contradictoires, où on paie à l’entrée… Seulement voilà, mon vieux, des gens comme ça, on peut guère les foutre dans une même chambre. Non, Sugar, ces cocos-là, t’as jamais vu leurs pareils !
Il soupira et fit, du regard, le tour du hall.
Il était six heures et demie quand les trois hommes descendirent de leur chambre et sortirent pour dîner. Sugarfoot, assis près de la porte, dans son petit fauteuil de rotin, les vit quitter l’hôtel et vérifia l’heure de leur départ à l’horloge du hall. Sugarfoot était le chasseur de l’hôtel du Commerce. C’était lui qui avait porté leurs bagages et monté un troisième lit dans leur chambre. Et ils avaient, dès leur arrivée, éveillé chez lui une intense curiosité.
(...) d’habitude, il parvenait à classer tous les clients de l’hôtel dans telle ou telle catégorie. Mais avec ces trois-là, rien à faire ! Ce qui le déconcertait surtout, c’est qu’ils formaient un groupe. » Si je les prends un à un, se disait-il, j’arrive à les cataloguer. Le plus mince, par exemple – ce pourrait être un joueur professionnel… Le gros à cigare, il serait régisseur de tournée, que ça ne m’étonnerait pas ; il aurait pu venir dans le coin pour louer la salle du Ritz… Et le grand avec son machin dans l’oreille, je le verrais bien en prédicateur. Il aurait pu organiser une de ces réunions contradictoires, où on paie à l’entrée… Seulement voilà, mon vieux, des gens comme ça, on peut guère les foutre dans une même chambre. Non, Sugar, ces cocos-là, t’as jamais vu leurs pareils !
« Qu’est-ce qu’y viennent chercher dans not’ville, dites-moi ? »
Sugar avait réfléchit à la question tout l’après-midi, sans parvenir à deviner la profession des voyageurs. Ça le tracassait. Il y avait une multitude de casiers dans la tête du vieux Sugar et, d’habitude, il parvenait à classer tous les clients de l’hôtel dans telle ou telle catégorie. Mais avec ces trois-là, rien à faire ! Ce qui le déconcertait surtout, c’est qu’ils formaient un groupe. » Si je les prends un à un, se disait-il, j’arrive à les cataloguer.
Seulement voilà, mon vieux, des gens comme ça, on peut guère les foutre dans une même chambre. Non, Sugar, ces cocos-là, t’as jamais vu leurs pareils !
Sugar avait réfléchit à la question tout l’après-midi, sans parvenir à deviner la profession des voyageurs. Ça le tracassait. Il y avait une multitude de casiers dans la tête du vieux Sugar et, d’habitude, il parvenait à classer tous les clients de l’hôtel dans telle ou telle catégorie. Mais avec ces trois-là, rien à faire !
« Qu’est-ce qu’y sont venus faire ? » se demanda-t-il, en les suivant des yeux. Il les vit s’arrêter au pied des marches du perron, puis toujours en silence s’éloigner lentement, deux devant, les plus grand, derrière.
« Qu’est-ce qu’y viennent chercher dans not’ville, dites-moi ? »
Il soupira et fit, du regard, le tour du hall.