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Citation de LydiaB


Le vallon était putride et désolé, et ses versants - raides et irréguliers - étaient formés de masse de roches décolorées, de bandes d'herbe et d'amas de feuilles mortes. Un marécage sombre et envahi par les herbes recouvrait le fond de la dépression. Dans la partie la plus profonde, la pluie tombée durant la nuit avait formé une mare d'eau stagnante où des feuilles flétries flottaient au milieu des vapeurs pestilentielles. Cet endroit ne connaissait ni les rayons du soleil ni la chaleur humaine, car de toutes les parties de la forêt, c'était celle où la végétation était la plus dense et où les hommes s'aventuraient le plus rarement. Les indigènes nommaient ce lieu "le vallon de l'homme sauvage". En effet, quelques années auparavant, des voyageurs passant par là par hasard avaient aperçu l'un de ces parias hantant ce funeste lieu.
Le prêtre s'approcha encore plus près du bord et, détachant ses yeux de l'enfant, s'arma de courage pour accomplir son dessein criminel. L'aspect effrayant du lieu ne l'affectait en rien. L'état de terreur où il se trouvait était bien trop réel et intense pour cohabiter avec une chose aussi indéfinie et floue que la superstition. En cet instant, il ne ressentait ni pitié ni remords, et pourtant il était incapable de jeter l'enfant dans le précipice. Il ne comprenait pas bien ce qui le retenait ; il n'arrivait pas à percevoir l'origine de la peur qui le tenaillait... mais il restait immobile, fixant la mare d'eau comme s'il était en train de rêver.
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