Il s'était mis en route le cœur lourd. Jamais le devoir ne lui était apparu aussi peu attrayant qu'à cette heure ; jamais il n'avait aussi cruellement douté de lui-même.
"En ce qui me touche, ce délai peut être comparé à un sursis", avait-il écrit en apprenant la lenteur du Congrès à se réunir. "Je vous le dis en confidence : je monterai au fauteuil présidentiel avec des sentiments assez semblables à ceux d'un condamné marchant à son supplice." Au jour de son départ, son journal révèle la même mélancolie :
"Vers dix heures, écrit-il, j'ai dit adieu à Mont Vernon, à la vie privée, à la félicité domestique, et, l'âme oppressée de sentiments plus douloureux et plus pénibles que je ne saurais dire, j'ai pris le chemin de New York."