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Critiques de Xavier Charpentier (7)
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6 octobre 1973

Le propos de Xavier Charpentier est simple et sa démonstration lumineuse et non dénuée d'émotions à l’évocation de souvenirs allant bien au-delà de la nostalgie du « C'était mieux avant ! »

Durant la période dite des 30 Glorieuses, les Français étaient-ils conscients de vivre ces 30 Glorieuses, et ont-ils perçus que les événements funestes d'octobre 1973, se déroulant loin du territoire national, marqueraient le début de la fin de cette époque faste au cours de laquelle la croissance, le progrès, le bonheur matériel semblaient, à l'opposé de toutes les théories économiques des cycles, devoir poursuivre leur progression.

Et les hommes politiques ont-ils perçus ces « signaux à bas bruit » ?

Les symboles et les références ne manquent pas qui démontrent la justesse du propos.

L'inauguration de Roissy et son gigantisme annoncé, le périphérique parisien, les autoroutes, les salons de l'automobile, le premier vol du Concorde, les voitures Matra, tous les feux sont au vert pour le dépassement de résultats économiques performants et permanents.

Le président Pompidou « (…) dans l'immense DS présidentielle, immatriculée 1 PR 75, qu'il a commandé à Henri Chapron (…) » n'est-il pas, malgré sa maladie de plus en plus visible, le garant de la confiance des Français dans un avenir toujours radieux.

Un journal économique au titre évocateur, l’EXPANSION se fait la laudateur de ces « 30 Glorieuses »

Vu de 2019, c'est toujours plus facile, l'analyse des événements montrent que l'îlot français est cerné par un brasier qu’il semble ignorer.

Les Français sont-ils rassurés par la déclaration toutes en retenue de Pierre Messmer ?

« Il n'y a pas de pénurie de fuel, et rien n'indique qu'il puisse y en avoir une un jour, mais l'éclairage public des monuments devra maintenant prendre fin à 23 heures. »

Comme le dit uaeroffat dans sa chronique, le récit ravira ceux qui ont vécu cette période et s’y retrouvent que ceux qui ne l’ayant pas connue, la découvrent de la plus belle façon.

J’avais 21 ans à l’époque, et si je ne partage pas exactement les mêmes souvenirs et symboles que l’auteur, je retrouve dans son récit la couleur, l’odeur et l’atmosphère de ce qui fut ma jeunesse et de cette incertitude que malgré l’optimisme des décideurs on ne pouvait s’empêcher de ressentir de façon diffuse et intuitive.

Mon octobre 1973 fut marqué d’une pierre noire, le 18, au retour du concert des Rolling Stones à Bruxelles en découvrant dans un kiosque à journaux de la GARE du Nord la couverture du journal Politique Hebdo au titre évocateur, sur la Guerre du Kippour, « LA FIN DES MYTHES »

Les débats sur le prix de l’essence et les parts respectives des taxes et du prix du brut enflamment les amphis…premiers effets de la crise de l’énergie que nous percevons dans le milieu étudiant.

Questions toujours d’actualité.

Récit bien construit qui contient beaucoup de références aujourd’hui oubliées que l’auteur a exhumées de la presse de l’époque pour étayer sa démonstration.

Mort de François Cevert le pilote de F1, succès de Jean-Michel Sénégal le basketteur, le footballeur Fleury Di Nallo à l’Olympique lyonnais, et tant d’autres…

Formidable écriture qui ravive le sentiment d’appartenance et d’éloignement entre 1973 et 2023



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6 octobre 1973

#6OCTOBRE1973

#NetGalleyFrance



Le titre de ce roman m'a tout de suite attiré et le résumé a confirmé mon envie de lire ce livre. C'est donc avec enthousiasme que j'ai lu ce livre.

Xavier Charpentier a 9 ans en 1973 et la mort d'un pilote français de Formule 1 le 6 octobre 1973 va le marquer, il décide donc plus de 45 ans plus tard de regarder ce qu'il s'est passé dans le monde à cette période, il va donc nous dévoiler tout ce qu'il va trouver dans les journaux, archives, émissions... aux alentours du 6 octobre 1973, que ce soit les conflits miliaires dans le monde, les prix littéraires décernés, les artistes à la mode à cette période... J'ai passé un bon moment de lecture mais sans plus, certains passages m'ont intéressé et d'autres m"ont profondément ennuyés mais aucun n'a réussi à attiser suffisamment ma curiosité. Je ne regrette pas cette lecture, qui m'a fait sortir de mes sentiers battus, mais ce ne sera pas un coup de coeur pour moi.
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1983 - 1984 Quatre saisons à l'envers

Après 1973, l'été indien des Trente Glorieuses, Xavier Charpentier évoque les années 80, années de ses 20 ans.

Une décennie dont on mesure combien elle ne semble pas à la hauteur des années 70, qui pourtant elles-mêmes portaient l'achévement d'une époque.

Cela ne manque pas de charme de revisiter ainsi via les souvenirs, les sentiments, la nostalgie, l'humour le monde d'hier. Parfois cela est plus parlant que n'importe quel ouvrage historico-soico-économique...
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6 octobre 1973

Un joli livre à tous points de vue : son propos, traité avec émotion et profondeur, sa typographie, élégante et contribuant au plaisir de lecture.

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Automne 1973 : la France, et avec elle une grande partie du monde occidental, est à la veille d'un basculement. Aujourd'hui, on parlerait de tous ces "signaux à bas bruits" qui émergent de partout, signaux annonçant la fin de ces Trente Glorieuses que Xavier Charpentier analyse, sans avoir l'air d'y toucher.

Faut-il avoir connu ces années-là pour apprécier le livre ? Oui… et non. Je m'explique : si vous avez vécu cette période (peu importe à quel âge), bien sûr que ces pages vous parleront, façon madeleine de Proust. Si les années 1970 sont au contraire à vos yeux la préhistoire, alors c'est l'occasion de les explorer, de façon beaucoup plus ludique que dans un livre d'histoire !

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Xavier Charpentier a fouillé toute la documentation qu'il a pu trouver sur cet automne de ces années glorieuses, en ramenant une myriade d'événements, dont la disparition d'un coureur automobile dans un accident, le 6 octobre 1973. L'ordonnancement subtil de tous les faits qu'il décrit, la minutie et la finesse dont il fait preuve, non sans humour parfois (on songe à cette lessive baptisée "Super-Croix 73", vieillie dès sa mise en vente), et en convoquant au passage ses impressions d'enfance (il avait 9 ans cette année-là). En y songeant a posteriori, j'ai ressenti le même plaisir que dans les romans d'Aurélien Bellanger, cette capacité à mettre en scène l'histoire au quotidien, dans un style beaucoup plus sobre aux antipodes du romancier lyrique de La Théorie de l'Information ou de ses chroniques de France Culture.

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Une lecture plaisante, mais aussi très instructive, qui fait réfléchir : il semble bien qu'on soit incapables de "voir" ce qui se profile quand on est à la veille d'un bouleversement, leçon universelle à méditer en ce début d'année 2021…
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6 octobre 1973

Cette date, tout comme l'auteur je m'en souviens !

D'abord en effet, car le «  Prince » était mort loin là bas aux États Unis et que les médias étant ce qu'ils étaient à cette époque là, aucune image ne nous était parvenue si un poste de de télévision n'était pas à notre portée !! ce qui était mon cas !

C'est aussi ma première rencontre avec la mère de mon petit ami, futur époux !! également la guerre du Kippour, moi qui avais étudié l'hébreu au lycée et m’intéressais depuis si longtemps à cette région !

L'auteur a fait un beau travail de recherche, passionnant et légèrement nostalgique :

Il y passe en revue les accidents de formule 1 ! Franchement je ne me souvenais pas qu'il y en ait eu tant et à quel point les protections ajoutées au fil des ans sur ces bolides avaient changé la vie des pilotes, si ce n'est l'esthétique des engins !

Il n'oublie pas les conséquences presque immédiates de la guerre au Moyen Orient, le choc pétrolier, un et deux, le prix de l'essence et tout ce qui s'en est suivi !

Le journaliste qu'il est a également recherché les articles de société choisis dans le même quotidien, et les sujets étonnent ! Quelques hommes politiques en font les frais.

Sa conclusion est «  mes chères années 1970, 1971, 1972, 1973 on se rappellera que vous étiez les dernières avant que tout ralentisse, et que tout se complique et commence à peser »



Il est bien vrai que vu de ce premier quart du XXI eme siècle, ces années sont si loin, si différentes, à des années lumières de notre quotidien.

Faut il les regretter ? En garder une nostalgie et une mélancolie surannées ou se souvenir simplement que nous avons eu la chance de les vivre pour être en état de comparer !!
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6 octobre 1973

Par petites touches, ici un article de presse, là la texture d'un papier peint, là encore une voix à la radio ou la mort d'un pilote automobile, l'auteur nous fait découvrir ou souvenir, sans fausse nostalgie mais avec une certaine tendresse cette époque si proche et si lointaine pour notre société aujourd'hui.
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Je me suis bien plu ici : Banlieue, première ..



Intéressante lecture que ce simple récit et recueil de témoignages sur la banlieue nord et le célèbre 9-3 ! L’auteur, qui a fait les « grands concours » et Sciences Po, est né en Seine-Saint-Denis, au Blanc–Mesnil, fils d’un médecin antillais arrivé dans les années 60. Vivant à Paris, interloqué par l’évolution de sa ville natale, devenue Blancock dans les médias, bien loin de l’image qu’il en gardait ; il a décidé de recueillir les témoignages de ses proches sur leur arrivée , leur vie en Seine-Saint-Denis et son évolution. Les témoins sont ses parents, voisins et amis d’enfance.



Et ils nous racontent comment était cette banlieue dans les années 60, quasi rurale mais peuplé d’ouvriers et d’employé qui travaillaient, pour certains, à Paris ; des gens simples qui ont bien accueilli son père médecin et n'ont jamais, apparemment, eu de problèmes avec sa couleur de peau. Ils nous racontent leurs histoires personnelles, comment la vie les a conduit dans ce drôle de département tout tarabiscoté et qui ne ressemblait à rien : ni la ville, ni la campagne ; avec des fermes, des usines et des entrepôts posés n’importe comment ; pas encore de trottoirs et de routes partout. D’ailleurs, le père de l’auteur explique comment il a failli faire demi-tour la première fois qu’il est venu faire un remplacement à Bobigny.

Mais il est resté et il s’est bien plu…



Quelques anecdotes, pas si lointaine, paraissent surréalistes aujourd’hui , comme l’histoire de Robert et Raymonde qui débarquent à la gare de Blanc Mesnil et tombe sur un vieux monsieur dans une cabane en bois qui leur vend un terrain pour 150000 francs : voilà comment ils ont pu construire leur pavillon…



L’auteur met beaucoup en évidence le fatalisme des habitants : leur capacité d’accepter et de s’adapter et de vivre quand même sans se plaindre ; mais aussi la capacité de vivre avec les autres même lorsqu’ils sont différents. Déjà, on arrivait en Seine Saint Denis de partout.



Il montre aussi un monde où tout le monde travaillait, où le médecin partait en visite la nuit et laissait la porte du garage ouverte pour n’avoir pas à descendre de la voiture en rentrant, où la question de la religion n’en était pas une, où il y avait une vie communautaire…



Enfin, est venu le basculement, fin des années 70 et début des années 80, avec la drogue comme premier signal d’alerte de la fin de ce monde. A l’époque, ce fut d’abord l’héroïne et les morts par overdose bien avant l’arrivée du shit, identifié par certains des témoins comment étant le marqueur du début de la véritable violence qui explose dans les années 90.

La population change de plus en plus vite, avec l’urbanisation de plus en plus importante, l’arrivée des ménages immigrés et le départ des classes moyennes, souvent très rapide. Le chômage augmente. L’école se dégrade. La violence s’installe. La spirale est lancée.



Malgré tout, le vieux médecin antillais reste optimiste. Cela mérite d’être souligné. Il trouve que beaucoup de choses se sont améliorées, que la discrimination n’est plus acceptée mais qu’elle serait moins forte que dans les années 80. « J’ai l’impression qu’il y a eu des fluctuations, dans ce système. Mais je crois que dans l’ensemble, on a tendance à s’en approcher, dans la mesure où tout le monde prend conscience qu’il y a un problème et qu’il faut faire quelque chose pour essayer de résoudre ces difficultés. Désormais, tous ces gens sont là, il y a des populations immigrées d’origines diverses, et il faut faire quelque chose pour tout le monde se supporte » (page 150)

En revanche, il est très critique des médias et de la façon dont ils parlent de la Seine Saint Denis : « J’ai l’impression que les médias ont construit toute une espèce de mythologie à propos du 93… Ils en font un roman, ça leur permet d’écrire beaucoup de choses. Mais c’est surfait. Ils ont recréé ce qu’on appelait la Zone dans le temps ».(page 170)



Au final, un témoignage attachant sur un monde perdu, ou simplement un monde qui a changé, un regard qui rappelle l‘épaisseur humaine et historique de ce territoire singulier, qui ne se résume pas à ce qu’en dise les médias aujourd’hui.

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