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Citation de Ahoi242


8 novembre [1933]. Le rapide de Düsseldorf entre en gare de Berlin-Friedrichstrasse à la nuit close. Rien d’attrayant comme de reprendre contact, après six mois d’absence, avec cette ville cyclopéenne. On l’avait quittée en plein accès de fièvre super-nationaliste, en plein délire de justice sociale, aussi.
Par centaines et centaines de mille, les gueux des faubourgs traversaient la capitale. Sur leurs drapeaux rouges, les cercles blancs à croix gammée semblaient de grosses prunelles triomphantes et goguenardes toisant les palais bourgeois. Ces Panathénées en haillons s’en allaient à Tempelhof acclamer l’homme providentiel qui promettait du pain, du travail et l’honneur.
Ce Berlin farouche et noir, cette métropole de la famine s’était donnée à son Führer. Est-ce que l’idylle dure encore ? Ou bien le mariage d’amour est-il devenu un mariage de raison ?
Écoutons, regardons. Que notre esprit, pareil à un disque de cire vierge, enregistre les tonnerres et les chuchotements. Quand il s’agit de pénétrer l’âme d’un peuple, ces premières impressions ont leur importance. Tous les reporters le savent.

Dilemme, Première partie. Folies
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