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Citation de Osmanthe


Elle préférait ma compagnie ; assise à côté de moi, ses doigts fins sautillant, piquant et repiquant l'ouvrage qu'elle faisait progresser rapidement, laissant entendre le seul bruit frotté des aiguilles de bambou. Je levais la tête de temps à autre, et m'enhardissais d'un regard dans sa direction. Je contemplais son profil dans la lueur dansante de la chandelle : la neige des joues, la finesse de l'arête du nez qui faisait songer à la tige d'une fleur aquatique ; la chevelure opulente, aux mèches noires éployées, était retenue pour couvrir l'attache de l'oreille, laissant ainsi visible l'agrément du pendant de jade qui y brillait...Mais je n'aurais pu dire comment, peut-être sous l'effet de l'éclairage de la chandelle, des rides apparaissaient à son front, telles de petites ondes sur une eau calme. Chacun de ces sillons se détachait avec netteté. Un, deux, trois, je les comptais un par un. Ces rides me déplaisaient. J'eusse aimé les gommer en frottant ce front de ma main, en lisser les traits de cette manière. Lorsqu'elle fronçait les sourcils, l'air grave et absorbé - elle déposait souvent l'ouvrage pour s'abîmer dans ses réflexions - je distinguais clairement deux fins faisceaux de plissures à la pointe de ses yeux, de celles qui doivent à cette position leur nom de nageoires caudales.
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