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Citation de Osmanthe


Jade bondit, elle se précipite sur Qingsheng ; elle serre son cou entre ses mains et, dans le même mouvement, se réfugie entre ses bras. Elle dit d'une voix gutturale :
- Qingsheng, Petit Frère Qing, tu ne dois pas faire ça, tu ne peux pas me faire ça à moi. Je n'ai que toi, Qing Qing, Petit Frère, qu'est-ce qu'il me reste si je te perds ?
Qingsheng la repousse. Il se débat, d'une voix sourde et monocorde il répète :
- Jade, Jade...
Il se débat plus vivement, elle le serre plus fort encore ; elle serre en usant de toutes les forces de son corps ; ses bras tremblent par saccades. Elle dit :
- Non, non, tu ne dois pas Qingsheng, ne me quitte pas ! Si tu veux de moi, si tu veux de moi vraiment je ferai tout pour toi je supporterai toutes les fatigues, toutes les peines si tu voulais patienter seulement quelques années on aura de l'argent on partira d'ici ensemble toi et moi...toute sa vie Jade aura soin de toi, toujours elle veillera sur toi elle te servira te chérira elle achètera pour toi une belle maison elle sait que tu n'aimes pas celle-ci qu'elle ne te convient pas elle le sait...Jade sera à ton côté tous les jours elle te tiendra compagnie chaque jour Petit Qing il te suffit de dire que tu le veux.
Qingsheng lutte pour se dégager ; sa figure est congestionnée, bleuissante. A son front emperlé apparaissent d'épaisses nervures, qui saillent et étoilent, telles des doigts.
De toutes ses forces, il écarte les deux mains qui enserrent son cou. Il saisit Jade par les épaules, il lui dit :
- Soeur Jade écoute-moi, je t'en prie, ne sois pas comme ça ; si tu m'aimes comme tu le dis, tu ne dois plus t'occuper de moi. Si tu continues à vouloir te mêler de ma vie, je devrai te quitter, partir très loin. Je n'ai que vingt ans tu comprends, j'ai toute ma vie devant moi. Est-ce que tu veux bien me laisser vivre un peu ma vie ? Grande Soeur Jade, je t'en conjure ne t'accroche plus à moi. Je ne le supporte plus. Tu dois t'écarter de moi, parce qu'à vrai dire je ne peux rien faire pour toi. Et puis, il y a désormais quelqu'un avec qui j'ai...
Qingsheng laisse retomber les bras ; il tousse en baissant la tête, d'une toux caverneuse, aux spasmes rauques. Il se prend la tête entre les mains, empoigne sa chevelure, la pétrit, sa confusion est extrême...
Jade se tient droite, raide, les bras alignés au corps comme des planches.
Ses membres semblent privés de leurs articulations ; elle ne peut faire aucun geste. Sa face es parcourue de rictus, de grimaces incertaines où chaque muscle se tend, l'un après l'autre.
Elle est pâle comme les cendres de la mort. Le sang de ses lèvres s'est retiré.
Elle reste figée longtemps, puis ses larmes jaillissent, descendent de sa bouche, elle baisse la tête. Elle se dirige vers la porte. Elle me dit doucement :
- Allons, Jeune Seigneur, nous devons rentrer.
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