Yael Adler

Aujourd'hui, on préfère recouvrir son odeur corporelle d'effluves synthétiques, à savoir de parfum. Je me suis trouvée moi-même il y a peu dans un de ces temps de la fragrance, à la recherche d'une jolie senteur estivale. A peine étais-je entrée dans la boutique qu'une vendeuse s'avançait vers moi d'un pas décidé et me proposait avec un charmant accent russe : "Puis-je vous offrir un nuage ?"
Je ne voyais pas bien ce qu'elle voulait dire, mais "offrir un nuage", ça me plaisait bien. A peine avais-je acquiescé d'un air intéressé qu'elle s'emparait d'un flacon et commençait avec de grands gestes à m'envelopper de la tête aux pieds d'un nuage de parfum supertendance. Dans un râle asthmatique, juste avant d'étouffer, j'ai réussi à l'arrêter et à fuir à l'air libre.