Yann Étienne

A tous les enfants malades

Au cœur de nos grands hôpitaux
Fourmillent de pâles ténèbres
Dont les murs blancs, froids et brutaux
N’apaisent leurs frêles vertèbres.

Ils jettent des regards anxieux
Vers maints endroits où la clarté
Entrant par un souffle radieux
Les remplit d’un peu de gaieté.

Que tous ont l’expression si tendre
(N’oublions la vive douleur),
Qu’il faut parfois pour les entendre
S’approcher tout près de leur cœur.

Leurs secrets sont pleins de beauté,
Cherchant vers autrui ce complice,
Eux dont parfois l’éternité
Se pend au fil de l’injustice.

Malgré le feu qui te séquestre,
Oui ! Toi seul ! Cœur inoffensif,
Seras toujours l’ange terrestre
Chassant les malheurs relatifs.

Dors, bel enfant, pour que demain,
Croisant ton beau regard vainqueur,
Tu m’offres ta fragile main
Que je poserai sur mon cœur.