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Citation de coco4649


Flèche
(Le blanc des yeux comme on n’en voit plus)



Couché dans l’allée des chênes
à la chevelure ébouriffée
Tous tendus au même arc
J’y fus oiseau jadis
ma langue s’en souvient
quand la nuit s’ouvrait une femme experte
un carrioleur rentrait comme une pierre dans l’eau
sa chanson bougeait linge dans le vent
puis s’évanouissait s’enterrait dans les tourbières
Au plus calme des branches froissées
trop tendres
plutôt caressées au passage ces filles nues
aux odeurs de feuilles et de gîte
et s’enlaçaient avec des murmures
puis des blasphèmes
J’y fus oiseau jadis
de la mousse entre les jambes
et le blanc des yeux comme on n’en voit plus
Au bout de l’année il n’y avait rien encore
le château fut construit plus tard
beaucoup plus tard
Au bout de l’allée il n’y avait rien
qu’un grand écu d’herbe
on y consommait d’étranges sacrifices
là où l’herbe était brûlée
sur la longueur de deux hommes
Couché dans l’allée des chênes
abandonné et pourrissant et vieilli
la pluie m’endort me rassure
une femme passe sans me voir
le cercle de sa robe découvre haut ses cuisses
Il remue encore dans ma tête
avec son odeur de soleil
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