Dans l’ombre de l’actualité médiatique, la poésie se fait discrète. C’est peut-être le parent pauvre de la littérature mais avancer qu’elle est morte, je ne pense pas. Alors me direz-vous y-a-t-il poésies et…poésie? La poésie académique et celle que l’on croise partout pour peu qu’elle soit recherchée et apprivoisée? Elle se dévoile au contraire bien vivante sous des formes variées.
Elle, Zoé Lagrange (c’est son pseudonyme me précise t-elle), n’est peut-être pas capitaine mais elle mène bien sa barque sur l’océan des mots choisis. Je l’ai rencontrée au troisième salon du livre de Corronsac. Experte dans le maniement de la langue, ses visions de la vie moderne sont pertinentes. La faute peut-être à son parcours de Professeur agrégée de Lettres Modernes, certifiée de documentation et son talent de conteuse. Bien ancrée dans son époque, elle nous propose une relecture de nos travers, nos espoirs, nos sentiments atemporels.
Son recueil réunit cinq parties; vous découvrirez comme moi des poésies et des textes aux embruns de vérité et d’humour vous fouetter l’esprit. Vision pessimiste que l’auteur porte sur notre société? Pas tout à fait! Lucide et l’esprit aiguisé le poète se promène et observe nos vies pour en restituer la quintessence. Avec un humour grinçant, parfois déjanté et drôle quand il s’agit de scènes de la vie moderne. Et dérision. Voyez « To be or not to be » ou « contrôle technique » pièce moderne en 4 actes.
La nature n’est pas oubliée, j’ai apprécié le texte « j’ai pris racine ». Un arbre tel un personnage humanisé nous raconte son existence. Zoé aime prendre un certain recul avec ses propres émotions et sentiments. L’amour, sa force et ses revers? Lisez « Chanson ». Le texte tout en rythme distille sa musique.
Zoé jongle avec les mots en rimes ou en prose à la manière de Queneau ou de Prévert. Ils vous accrochent, elle les jardine comme dans « Jardimots », ou des « Brèves du jardinier et du maitre d’école ». Tant de rimes pour une mouette rieuse qui « vibre au son de chaque syllabe »!
J’ai aimé son recueil. Et comme écrivait Raymond Queneau « Un poème, c’est bien peu de chose. » mais concentre le vif plaisir d’écrire et pour nous, lecteurs, de le lire.
Commenter  J’apprécie         00