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Citation de generalmarechal


Édouard Bureau
Je fus réveillé calmement par l’aube. Les rayons illuminaient les draps et enflammaient le parquet. L’odeur de la nature était forte, la rosée révélait les exhalaisons de chlorophylle, les senteurs enivrantes des herbes ; il y avait du basilic et du thym, et comme des poussées de lavande traversant la pièce en nuées compactes. Le calme bruyant de la nature ouvrait mes sens. Mais je n’entendais pas les chants habituels des hommes de la plantation : j’étais seul. Il n’y avait autour de moi, non pas les chansons des travailleurs, mais les berceuses des petits gris, les mélopées claquantes des bucorves. Les pistons des gibbons, emballés dans leurs aigus résonnaient aussi, et les cantilènes des amarantes. Je me levai, jetai un coup d’œil par la fenêtre de ma chambre. Des animaux devaient avoir pris leurs habitudes depuis notre départ, certains venus de la savane avaient peut-être brouté les derniers plants de tabac comme on suce un pain de sucre. Mais je ne vis rien pour m’émerveiller et je descendis par l’escalier intérieur.
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