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Citation de Luisarmando


A chaque foulée, j’effleure les affleurements granitiques d’une caresse aérienne.

La boue, la poussière, les fleurs, les scories de chitine, les branches mortes, les pollens invisibles, les branches cassées, les feuilles séchées, les noyaux de pêches, les grains de blés que le vent a soustrait aux ventres bruyants des moissonneuses batteuses,

Les plumes duveteuses de la buse narquoise, les flaques d’eau camouflées sous les hautes herbes, les aboiements lointains des chiens, le murmure ouaté des pneumatiques sur l’asphalte mouillée, et le vent qui balaie mes cheveux m’accompagnent.

Je plisse les yeux en regardant au loin, le soleil d’octobre m’éblouit, je n’ai besoin de rien, juste d’un peu d’eau, je l’entends clapoter dans ma gourde, quelques gouttes sur les lèvres, une gorgée que j’avale lentement, sans m’arrêter de courir.

Mes pensées en liberté, là- haut, batifolent, grisées par toutes ces barrières levées, et les milliers de vie que jamais je ne goûterai s’extirpent de leur chrysalide, s’animent pour moi, puis disparaissent comme des bulles de savon.

Les cendres de mes utopies ne me brûlent plus les yeux, narquoises, elles dansent hors de portée de mon regard, mais peu m’importent leurs circonvolutions erratiques, je cours.

Je cours.
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