TU ASPIRES AU SOMMEIL: DEPOUILLE-TOI DES BRUITS...
Tu aspires au sommeil : dépouille-toi des bruits, et
des restes du jour, enlève de ta bouche
le poignard et la circulation, les traces de
tes cris, et habits, pleurs, filins, et
aussi les visages qui refont surface sur ta
sonore forme de céder, et les autres corps
qui s’allongent et se blessent, et les mouches
qui survolent le cadavre de ton père, et la douleur (n’y prête aucune attention)
qui se prépare à égrener ta veillée, et les chansons que
tes bras avaient oubliées et tous les mouvements
qu'égarent tes silences, et les vents d’en haut
qui ne dorment pas, qui te regardent depuis la fenêtre
et s’engouffrent à ta porte, affolés,
car rien ne t’abandonne, ni toi au sommeil
Traduction libre : Creisifiction
QUERES O SONO: DESPE-TE DOS RUIDOS...
Tu queres sono: despe-te dos ruídos, e
dos restos do dia, tira da tua boca
o punhal e o trânsito, sombras de
teus gritos, e roupas, choros, cordas e
também as faces que assomam sobre a
tua sonora forma de dar, e os outros corpos
que se deitam e se pisam, e as moscas
que sobrevoam o cadáver do teu pai, e a dor (não ouças)
que se prepara para carpir tua vigília, e os cantos que
esqueceram teus braços e tantos movimentos
que perdem teus silêncios, e os ventos altos
que não dormem, que te olham da janela
e em tua porta penetram como loucos
pois nada te abandona nem tu ao sono
Ana Cristina Cesar, em “A teus pés”. ("À tes pieds") São Paulo: Editora Ática/IMS, 1998
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FLEURS DU SURPLUS
Écris lentement
une première lettre
écris
dans les immédiations forgées
par les cyclones;
prends lentement mesure
de la première oiselle
innocente qui
ridera
la courtine
ouverte
sur les grands vents;
impose lentement
le poignet
qui saura
saigner à flots
sur le tranchant
des marées ;
imprime lentement
le premier regard
dans le galop moite
des animaux; lentement
demandes-en encore
et encore et
encore
Traduction libre : Creisifiction
FLORES DO MAIS
Devagar escreva
uma primeira letra
escreva
nas imediações construídas
pelos furacões;
devagar meça
a primeira pássara
bisonha que
riscar
o pano de boca
aberto
sobre os vendavais;
devagar imponha
o pulso
que melhor
souber sangrar
sobre a faca
das marés;
devagar imprima
o primeiro olhar
sobre o galope molhado
dos animais; devagar
peça mais
e mais e
mais
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PSYCHOGRAPHIE
Je m’en sors aussi à rebours
et recherche une synthèse dans l’atermoiement
je glane des obsessions à la trempe froide
et du cœur dis-je : je n’ai rien su et de la parole
dis-je : je ne dis pas (je ne peux pas croire encore
à la vie) et j'éconduis le vers comme des mains qui s'agitent lors d'une départ
et vis comme si je pouvais démettre la rage d’avoir vu
Traduction libre: Creisifiction
PSICOGRAFIA
Também eu saio à revelia
e procuro uma síntese nas demoras
cato obsessões com fria têmpera
e digo do coração: não soube e digo
da palavra: não digo (não posso ainda acreditar
na vida) e demito o verso como quem acena
e vivo como quem despede a raiva de ter visto
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