Renoncer au prêt, c'était perdre le sol sous ses pieds, abandonner la relation avec la pratique, avec les hommes, avec les masses, travailler dans un espace vide, se retrancher du monde, se retirer dans une cellule paisible, dans une besogne administrative, étouffer dans la théorie et ainsi de suite, jusqu'à ce que Hassler comprît que le prêt hebdomadaire était au directeur de bibliothèque ce que la récitation quotidienne de la messe est à l'évêque; Le prêt (ainsi l'enseignait-on à l'école spéciale) est le noyau du travail de bibliothécaire. De bibliothécaire populaire. (p. 88)
(...) c'est l'exemple type de cette prochaine génération que l'on ne comprend plus très bien,parce qu'elle a grandi dans un autre environnement,avec d'autres livres."Quand en 46,elle apprenait l'alphabet,nous avions déjà la guerre derrière nous;pour elle,nos expériences,c'est de l'histoire ;nous commençons à nous faire vieux."(p.70/ Papyrus,1982)
(...) on s'observe un peu les uns les autres pour que des situations comme avant quarante-cinq ou de l'autre côté du Mur ne se renouvellent pas, on en est quand même responsable devant les temps nouveaux et devant la nouvelle génération.
( p.63)
Mais à quoi ont-ils donc pensé en dépouillant de son nom traditionnel le "bibliothécaire populaire", au temps de la démocratie populaire, de la police populaire, des correspondances populaires, de la solidarité populaire et également du bibliothécaire populaire ? Aux soupes populaires, que laisse toujours renifler la vieille appellation, telle est la réponse, qui fait allusion à des choses historiques (...) et aux associations bourgeoises pour l'éducation populaire du siècle dernier (...) (p. 89)