Il l'envoya avec son beau-père
En Bretagne, et lui donna
Cordeïlle, pour qu'elle soit avec lui,
Elle qui devait avoir le royaume après lui,
S'il pouvait le délivrer,
Et l'enlever des mains de ses gendres.
Ils ont bientôt passé la mer
Et délivré tout le territoire.
Ils l'enlevèrent aux gendres félons
Et le mirent entre les mains de Léïr tout entier.
Après cela Léïr vécut trois ans
Et il tint tout le royaume en paix pendant ce temps,
Et il rendît à ses amis
Ce qu'ils avaient perdu.
Au bout de trois ans il mourut;
Cordeïlle l'ensevelit
A Leïcestre, où le corps se trouvait,
Dans la grotte du temple de Janus.
Léïr se lamenta longtemps
Et médita longuement;
Puis il vint aux vaisseaux, il s'embarqua pour la France,
Il arriva à un port au pays de Caux.
Il a tant demandé la reine
Qu'assez vite on la lui a indiquée.
Il s'arrêta hors de la cité,
De manière à ce qu'aucun homme et aucune femme ne le connaissent.
Il envoya un écuyer
Qui annonça à la reine
Que son père venait auprès d'elle
Et la requérait dans le besoin;
Il lui a tout raconté depuis le début
Comment ses filles l'ont chassé.
Cordeïlle agit en bonne fille,
Elle prît un grand trésor qu'elle possédait,
Le donna tout entier à l'écuyer
Et lui a conseillé
De le porter à son père Leïr
De sa part, et de le réconforter grâce à ses richesses.
Aprèslonc tans que ç'ot esté,
Que Rome ot jà pièce duré,
Al tans Saluiste le vaillant
C'on tint à saive et à puissant,
A prou, à mult de hait parage
Et à clerc estrangement sage.
Cil Saluistes, ce truis lisant,
Ot un nevou forment saçant,
Corinéus fu apelés
De letre saives et fondés.
De lui estoit mult grant parole,
A Athainestenoit escole
Pour ses nobles seigneurs dont chacun s’estimait le meilleur et dont nul ne savait qui était le moins bon, Arthur fit faire la Table Ronde […]. Les seigneurs y prenaient place, tous chevaliers, tous égaux.
Merlins fist les encantemens
, Vis lor mua et vestemens..
En Tyntaioel, le soir, entrèrent;
Cil qui connoistrelequidèrent
Les ont recéus et servis
Et la nuit durement joïs. (