UNE SORTE DE POÈME D’AMOUR
Qui te désire
quand je te désire
Qui te caresse
quand ma main te cherche ?
Est-ce moi
ou les vestiges de ma jeunesse ?
Est-ce moi
ou les prémices de ma vieillesse ?
Est-ce ma rage de vivre
ou ma peur de la mort ?
Et pourquoi mon désir
devrait-il avoir du sens pour toi ?
Et que t’apporte mon expérience
qui n’a fait que m’attrister ?
Et que t’apportent mes poèmes
où je ne fais que dire
combien c’est devenu difficile
de donner ou d’exister ?
Et pourtant dans le jardin au vent
le soleil brille avant la pluie
et l’air embaume l’herbe agonisante
et le troène
et je te regarde et
ma main part à ta recherche.
Jamais le sage
n'arrive à parler
aussi sagement de la sagesse
que le sot parle sottement
de la sottise
sottement
je n'arrive pas à savoir
qui des deux
connaît le mieux
son domaine
Tout à ma lutte
contre l’ennemi principal
j’ai été abattu
par mon ennemi secondaire
non par derrière traîtreusement
comme le prétendent ses ennemis principaux
mais franchement depuis la position
que depuis longtemps il occupe
et conformément
à ses intentions déclarées
dont je ne m’étais pas soucié
le tenant pour si négligeable
C’est pourquoi ma mort elle-même
n’a pas semé le trouble dans son esprit
Mon seul et unique but restera
la lutte contre l’ennemi principal
Il ne faut pas douter
de celui
qui te dit
qu'il a peur
Mais il faut avoir peur
de celui
qui te dit
qu'il ne connait pas le doute
La discipline
se propage et prolifère
dès qu'elle
empêche
que quiconque demande
à quoi elle sert
Vivre avec les assassins
c'est un désir compréhensible
quand on tient à la vie
et que les assassins sont puissants
Et vivre avec les assassins
cela signifie
mourir un jour par eux
comme on a vécu avec eux
Un chien qui meurt, et qui sait qu'il meurt comme un chien, et qui peut dire qu'il meurt comme un chien, est un homme.