La chronique de Gérard Collard - Le grand livre des géants
Dès que les timides rayons du soleil ont caressé la voûte du feuillage, dans un bâillement et un peu à contrecoeur, les jolies demoiselles ont regagné la douceur de leur lit et le pays bleuté des rêves. Mais ne vous inquiétez pas, les fées de la musique reviendront faire des entrechats au crépuscule... la prochaine nuit de pleine lune !
Dès que les timides rayons du soleil ont caressé la voûte du feuillage, dans un bâillement et un peu à contrecœur, les jolies demoiselles ont regagné la douceur de leur lit et le pays bleuté des rêves.
Mais ne vous inquiétez pas, les fées de la musique reviendront faire des entrechats au crépuscule... la prochaine nuit de pleine lune !
Alors, si un jour vous croquez dans une pomme à trois couleurs, vous saurez que trois fées différentes l'ont caressée du bout de leur pinceau. En mordant à pleines dents dans ce fruit charnu, n'oubliez pas de faire un vœu...
Si un jour, au détour d'un chemin, dans les secrets d'une clairière, vous apercevez un cercle enchanté... approchez-vous à pas de loup et ouvrez grands les yeux. Ne distinguez-vous rien d'insolite, rien de mystérieux ?
Et certaines ne se lèvent jamais. Ce sont les fées du sommeil : elles se blottissent dans les bras de Morphée toute la nuit, puis font la grasse matinée et la sieste l'après-midi.
Recroquevillées dans des feuilles de pissenlit qui leur servent de hamac et oscillent au gré du vent, elles dorment à poings fermés. Bercées par l'envoûtant parfum des fleurs que la brise caresse, elles sortent rarement de leur torpeur, excepté le soir pour bâiller, s'étirer et chuchoter : Bonne nuit ! A demain !
Réunies dans la prairie qui borde la forêt enchantée, les fées berceuses ont décidé de veiller un peu plus tard que d'habitude. Attirées par la magie de l'instant, elles dansent avec les papillons qui transportent sur leurs ailes les saveurs sucrées de l'été. Dans une traînée d'argent, une étoile filante fend le ciel ! Venez les amies, attrapons la suivante !
A la fin du printemps, au royaume des fées, une fleur merveilleuse et unique pousse sur les berges du ruisseau cristallin qui traverse en flânant la prairie enchantée. Cette fleur délicate et somptueuse, d'un rouge ardent, auréolée de feuilles vert amande, cache une couronne de cœurs en son centre.
Savez-vous pourquoi chez nous, au bord de la mer, des avgues écumeuses viennent lécher le rivage ? Elles sont envoyées par les mamans fées qui, à l'autre bout du monde, bercent tendrement leurs enfants sur l'eau.
Que ce soit Urgèle ou Morgane,
J'aime, en un rêve sans effroi,
Qu'une fée, au corps diaphane,
Ainsi qu'une fleur qui se fane,
Vienne pencher son front sur moi !
Victor Hugo, Une fée
Que ce soit Urgèle ou Morgane,
J'aime, en un rêve sans effroi,
Qu'une fée, au corps diaphane,
Ainsi qu'une fleur qui se fane,
Vienne pencher son front sur moi !
Victor Hugo, Une fée