OSOLEMIO le 22 juin 2020
C'est toi que je cherche... Au travers de la foule ,du bruit, des gens qui montent ou descendent de métro. Je te cherche dans les fleurs de mon jardin, dans les oiseaux qui chantent , dans le tintement de la pluie sur les feuilles, dans ce coucher de soleil que nous aimions , dans les bruissements de la maison.. J'entends tes pas, je sens ton odeur, je respire ton ombre ! Cela fait 20 ans qu'un jour tu m'as dit : je vais fonder une famille avec lui...loin, loin de toi....et surtout ne tente pas de me joindre car je veux m'assumer seule ! Mais..c'est irrévocable ?.. Mais..pourquoi aussi vite ? une raison majeure ?... trop long à t'expliquer et de toutes façons : tu ne comprendrais pas ! Ce fut rapide, soudain, douloureux, atroce même : j'ai pleuré bêtement des jours et des nuits et.. tu n'étais plus là pour me voir .. La fin du monde était arrivée ..le fin de notre monde, de notre complicité, de notre duo, de nos rires, de nos joies, de nos fins de mois difficiles . Certes, je savais qu'un jour tu partirais t'accomplir, créer ta propre vie mais quand tu es montée dans la voiture, je t'ai suivie du regard jusqu'à l'infini du paysage, jusqu'à l'infini de ma vie ! Plus d'appels, pas de lettres : le silence absolu, glaciaire et glacial...je suis restée sur ma banquise et tu t'es envolée avec un albatros et c'est là, que j'ai commencé à te chercher..j'ai couru derrière une jeune fille qui avait la couleur de tes cheveux, derrière une autre qui avait ta voix, encore une qui riait avec ses copains...mais le coeur n'est pas comme une ardoise sur laquelle on peut passer une éponge pour tout effacer ..tu étais incrustée dans ma peau, dans ma chair et coulait dans mes veines le même sang que le tien.. Epuisée, fatiguée :j'ai cherché à t'oublier au galop de mon cheval, aux touches de mon piano, aux trajets professionnels , à métro, en bus..à pieds en courant dans les bois, en méditant pendant ma séance de yoga et même en recevant ces promotions, ces reconnaissances tant attendues de mes pairs:...j'ai trouvé tout dérisoire, sans intérêt,sans saveur, sans victoire ! L'essentiel m'avait été enlevé...avancer, me battre pour qui ? pour quoi ? la vie a t'elle un sens mais lequel ? Tu étais en bonne santé, heureuse, amoureuse et c'était bien le plus important et je devais m'en réjouir pour toi et continuer à vivre en attendant des vents meilleurs ! Et, 20 ans ont passé..( comme chez Dumas ) : tu es revenue aussi soudainement que tu étais partie en faisant semblant d'ignorer mon coeur cassé, pour ramasser les morceaux et les coller ? ...l'éponge a effacé les années inscrites au tableau ... je n'ai même pas cherché à savoir : j'ai décidé de faire confiance au présent et de ne pas me soucier de l'avenir car tu m'as fait cadeau de 2 petits fils merveilleux....mon sang, mon amour coule dans leurs veines. |