AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de michfred


Arthur Adamov, réduit à aller, avec sa valise, de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel- lui qui connut les palaces et l'aisance, entreprend cette autobiographie sans concessions et sans complaisance quelques mois avant son suicide.

Le père d'Adamov , un magnat du pétrole, avait été ruiné par les bolcheviks, et avait joué ce qui lui restait de fortune au jeu: il s'était tué à côté de la chambre de son fils en 1933. Par un effet de symétrie cruelle, Adamov mettra ses espoirs politiques dans le communisme dont il attendait -sans vraiment y croire - un antidote à l'esprit bourgeois et mettra fin à ses jours, en pleine misère, en 1970.

C'est une vraie descente aux enfers : misère, gains soudains dépensés en une nuit avec des largesses de prince russe, cuites mémorables et nuits sans mémoire dans des bordels glauques avec des prostituées qui le dépouillent, trahisons, hontes, chagrins..

Adamov ne s'épargne et ne nous épargne rien, comme pour signer, avant son geste fatal, un solde de tout compte.

Ce qui rend le récit pathétique, au-delà des faits et de la posture de poète maudit qui est sa dernière coquetterie, c'est la sincérité de sa souffrance, sa soif d'être entendu, avant de sombrer dans le néant.

J' ai lu ce livre il y a fort longtemps, mais j'en garde un souvenir déchirant. Et plein d'effroi.

Commenter  J’apprécie          284



Ont apprécié cette critique (25)voir plus




{* *}