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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


Il y avait longtemps que je n'avais pas autant été induite en erreur par le titre d'un roman.
Avec ce « reine Ginga », je m'attendais à une biographie plus ou moins romancée de ce personnage historique (16è-17è siècles) qui dirigea une partie de l'Angola d'une main de fer, tenant tête aux tribus ennemies, aux Portugais et aux Hollandais, concluant des alliances opportunistes avec les uns ou les autres sans s'embarrasser de loyauté.
Si le début du roman se déroule effectivement à Luanda et est centré sur la reine Ginga et celui qu'elle a choisi pour secrétaire, à savoir Francisco José, jeune prêtre tout juste débarqué du Brésil, on glisse ensuite vers une narration axée sur les aventures mouvementées de celui-ci en Angola et au Brésil, et qui, dans les faits, officiera rarement comme secrétaire. Si la reine Ginga et ses passes d'armes resurgissent de temps à autre au cours du récit, ce thème devient cependant secondaire.
Bon, admettons, cette histoire de titre n'aurait pu être qu'un détail si par ailleurs la vie de ce jeune religieux avait été racontée de façon passionnante. Mais bof. Pourtant, ce n'est pas comme s'il ne lui arrivait rien, à Francisco José. En vrac : il a été menacé de mort, a dû s'enfuir, est tombé amoureux et a balancé sa soutane en même temps que sa foi, a été emprisonné, torturé, a traversé trois fois l'Atlantique, a dû frayer avec des Gitans, des Maures, des pirates, des Portugais et des Hollandais, est tombé malade, a failli mourir de faim et de soif, et a même été brûlé en effigie par l'Inquisition. Mais je me suis perdue dans toutes ces péripéties, de même que dans les relations sociales compliquées entre maîtres, esclaves, affranchis, domestiques libres, envahisseurs et envahis, métis, Indiens, Blancs, Noirs. Sans compter les arcanes des jeux d'alliances entre Portugal, Pays-Bas et Compagnie des Indes Occidentales, évoluant au gré des intérêts de chacun, argent et pouvoir étant, comme toujours, les nerfs de la guerre.
Quant à la deuxième partie du titre, elle se réfère à une citation de Ginga selon laquelle à l'avenir, l'Atlantique « sera une mer africaine. le chemin par lequel les Africains inventeront le monde ». « Ont inventé » ou « inventeront », je chipote, toujours est-il que je n'ai pas compris où il était question de cette « invention » dans le livre.
Bref, ce récit est picaresque à souhait, avec guerres, passions, amours, haines et trahisons, mais j'ai trouvé qu'il manquait de profondeur. Les événements sont évoqués de manière presque documentaire, ou en tout cas trop distante, et ne suscitent guère d'émotions, alors qu'il y avait pourtant matière à tension dramatique.
Une lecture qui m'a largement échappé.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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