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Critique de traversay


Suite à une fatwa dirigée contre lui, après la parution de Femme interdite, l'écrivain yéménite Ali al-Muqri a dû fuir son pays en 2015. Désormais installé en France, son nouveau roman, censé se passer dans une contrée imaginaire du Moyen-Orient, est une critique acerbe et volontairement caricaturale (mais jusqu'à quel point ?) d'un régime autocratique où chaque citoyen est prié de chanter les louanges de son Commandeur alors que sa cour se prosterne devant son génie et n'ose le contredire, de peur de finir assassiné. Ce pays ressemble un peu à la Corée du Nord, en plus orwellien encore mais l'auteur l'a placé dans le monde arabe, en profitant pour exagérer à dessein les dérives anti-démocratiques des dirigeants de la région. Toujours aussi doué pour concocter des histoires malicieuses qui tiennent un peu des contes des mille et une nuits, en plus barbare cette fois-ci, al-Muqri a choisi la plume d'un narrateur venu d'Égypte pour écrire un livre sur les hauts faits et la grandeur dudit Commandeur. Un écrivain un peu mal à l'aise par rapport à cette mission, mais surtout très lâche et mentalement faible dès lors qu'il faut oublier son éthique personnelle pas très compatible avec son souci de réaliser un profit immédiat. Moins brillant que ses deux opus précédents, peut-être que parce que moins « romanesque » et plus politique, le pays du Commandeur constitue malgré tout une lecture captivante et divertissante, principalement dans son analyse piquante et sardonique de comportements humains marqués par la servilité et l'absence de courage.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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