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Critique de dido600


Le Pakistan n'est jamais nommé (l'auteur utilisant «Terrepatrie», ce qui est assez émouvant, tout en citant Lahore) mais, en fait, c'est le personnage central d'un roman de gare à l'eau de rose (les amours se font et se défont sans jamais tomber dans le vulgaire) qui aurait été quelque peu insipide s'il n'y avait le talent, que dis-je, le génie d'un auteur qui, malgré un long et lointain exil, a su décrire, à travers des faits du quotidien, sa passion pour son pays natal...secoué par les dictatures, pour la plupart militaires, les répressions tout particulièrement contre les démocrates, et pays enfermé dans une société engluée dans ses traditions et une religiosité exploiteuse et souvent meurtière avec ses fanatiques. L'histoire démarre au sein d'un groupe de jeunes formé durant la scolarité dans les années 60...La vie les sépare et on les retrouve éparpillés, qui à Londres, qui à New York, qui à Paris, qui en Chine, qui partout...

Quelques décennies plus tard, le téléphone sonne chez Dari, le narrateur, écrivain célèbre (et célibataire) installé à Londres. Un de ses anciens amis, Platon, peintre jouisseur et anarchiste sur les bords, devenu célèbre -celui-ci resté au pays malgré tout- ui demande d'écrire sa vie. Une sorte de dette d'honneur. Commence alors une recherche des amis perdus de vue.

Dari les rencontre –il revoit ainsi Jindié «le Papillon d'or», son premier et grand amour de jeunesse, fille d'un riche savetier d'origine chinoise, mariée à son ami Zahid, urologue réputé...ayant soigné Dick Cheney, ce qui n'est pas peu. Il rencontre Zaynab, riche héritière...mais seulement après la mort de frères qui l'avait «mariée au Coran» afin qu'elle n'hérite pas. Il croise Yasmine, la «Coquine», jolie jeune femme, épouse d'un officier supérieur mais qui faisait les bons moments d'officiers généraux (avec l'assentiment de son mari)....obligée de jouer à l'agent de renseignement du Drs du coin. Réfugiée en Europe, elle déballe tout...et elle sera assassinée par son époux et ses deux enfants qu'elle avait déshonorés, dirent-ils.

Il ira même en Chine, rechercher et retrouver le frère de Jindé, «Confucius», parti faire la «révolution culturelle» et que l'on n'avait plus revu.

A travers toutes ces rencontres, c'est en fait le portrait du Pakistan qui est dressé : Un portrait certes dévastateur ( avec un certain humour qui fait passer les signes les plus tristes) mais pour des raisons totalement différentes invoquées habituellement par les observateurs extérieurs, surtout occidentaux.

Bien sûr, Platon est mort et tous se retrouveront au pays natal pour inaugurer un musée portant son nom (financé par Zaynab). On y dévoile aussi la dernière oeuvre : une toile gigantesque intitulée «Les quatre cancers de Terre patrie»
Avis : Un livre autobiographique ? En tout cas, incontournable d'autant que cette fois-ci, on en apprend énormément sur le Pakistan, certes, mais aussi sur nous-mêmes et sur nos sociétés. Facile à lire car l'auteur est un conteur formidable, drôle et imaginatif, satirique et très bien informé.
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