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Critique de Kittiwake


C'est avec beaucoup de sentiments négatifs que j'ai abordé le début de ce roman : de la répugnance, à parcourir une fois de plus le récit des exactions des fanatiques de tous poils, de l'aversion pour ses scènes qui , bien que maintes fois lues ou vues, provoquent toujours cette nausée, comme le font celles qui évoquent les horreurs de la shoah. Pas question dans cet épisode de l'histoire de prendre parti, sinon contre celui de la violence extrême « justifiée d'idoles » ou d'utopies qui sont autant de passeport pour exhumer la nature bestiale de l'humanité. Malgré tout Alice Zeniter, au-delà de l'évocation de l'insoutenable , parvient à bien mettre en évidence l'absurdité du destin de ceux qui ont fait le choix qu'ils croyaient juste, qui en furent glorifiés pour devenir des parias apatrides.

Puis vient départ de ce pays auquel la famille doit renoncer , tant la menace est grande et la peur omniprésente. le chagrin est d'autant plus lourd que ce qui s'efface peu à peu au rythme de la progression du ferry qui s'éloigne, c'était la réussite sociale, la gloire éphémère du héros, la vie en famille, l'espace et un destin choisi.

C'est là que le récit devient captivant , et riche de faits qui n'ont pas été étalés à la une des médias de l'époque. Il n'y a en effet pas de quoi être fier : avoir utilisé ces hommes à des fins de stratégie militaire, au péril de leur vie, pour les délaisser , eux et leur famille, , en proie a des conflits de loyauté insolvables , et dans des conditions de vie quotidienne que l'on réserve plutôt à des criminels, pour aboutir au final dans celui fut la genèse des « quartiers », n'a rien de glorieux.

C'est la dernière partie qui est la plus remarquable : Naïma , née en France, d'un père qui a oublié, dans un processus d'auto-protection, finit par retourner sur la terre de ces ancêtres.
Si Naïma naît sous la plume pour exister au nom d'Alice Zeniter, qui s'est inspirée de la vie de sa propre famille pour écrire ce roman, elle fait partie d'une galerie de personnages dont le portrait est élaboré avec finesse et subtilité, pour le plus grand bonheur du lecteur.

Um mot pour mentionner le magnifique poème d'Elisabeth Bishop qui a inspiré le titre.

Les lycéens ont encore une fois élu un ouvrage brillant, et nécessaire.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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