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Critique de cecilestmartin


C'est souvent douloureux pour une mère de voir partir ses enfants. Ça l'est encore plus quand sa fille de 15 ans quitte le village pour s'engager à la ville comme domestique.
C'est ce qui arrive à Kondem quand Faydé, son aînée, lui annonce sa décision : quel autre choix ? La terre aride ne donne plus de quoi se nourrir, l'eau se fait rare dans les puits du village. Comment subsister alors que le père a disparu ? Comment protéger sa famille alors que Boko Haram se déploie dans le pays, perpétrant mille crimes ?
Pourtant Kondem tremble. Elle aussi, adolescente, est partie à la ville travailler. Elle en est revenue meurtrie. Faydé part et trouve à se placer dans une famille bourgeoise de Maroua qui la traite relativement bien. Elle partage une chambre avec les filles issues de son village avec qui elle recrée une petite communauté. Celles-ci lui permettent de comprendre les codes de la ville, de son statut de domestique, l'encouragent et la mettent aussi en garde : conserver ses distances, ne pas s'attacher, ne pas rester seule avec les hommes, etc.
Je n'ai pas vraiment été transportée par ce roman, dont le style plat ne met pas suffisamment, à mon sens, en valeur les thèmes abordés : les inégalités sociales, le poids de la tradition, les relations homme-femme, … Néanmoins, le courage, la ténacité, la force des personnages féminins sont un des jolis atouts de Coeur du Sahel. Chacune trime, s'épuise, déploie des trésors de créativité pour permettre à mari et enfants de se nourrir, de se vêtir, d'avoir un toit. L'école et l'éducation restant aussi un levier puissant pour s'en sortir mais le prix à payer est exorbitant.
Même si l'auteur choisit l'optimisme et propose à son lecteur une fin pleine d'espoir, on retient la violence qui s'exerce dans tous les espaces : qu'il soit celui de la famille, du monde du travail qui s'apparente à de la servitude ou d'une gouvernance qui ne parvient pas à protéger sa population des percées terroristes. Sans parler des changements climatiques qui impactent les ruraux en leur ôtant toute possibilité de cultiver leur lopin de terre. Une photographie du Cameroun contemporain plutôt sombre, entre extrême misère sociale et menaces de Boko Haram.
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