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Critique de Elanoraev


Lu dans le cadre de la Masse Critique de janvier 2018.


Arsène, le narrateur, est gardien de phare. Il est affecté au phare de Babel, phare en mer au milieu d'un océan déchaîné, en compagnie d'un collège avec lequel il ne s'entend pas.


L'histoire se découpe en 4 parties centrées à chaque fois sur un lieu différent. La première partie concerne le phare en lui-même où l'on découvre non seulement le laborieux travail de gardien de phare en mer mais surtout la solitude et la folie qui guette ces hommes coupés du monde dans une tour au milieu des flots. La folie ne tarde d'ailleurs pas à apparaître et ne quitte jamais le roman. Les événements tragiques qui surviennent dans le phare déclenche toute une réflexion sur la vie et surtout la mort, concrétisée par le décès de 2 hommes sur ce phare.


La seconde partie suit le narrateur de retour chez lui. Suite à l'enquête, il se retrouve interdit de travailler sur un phare et traîne son mal être entre chez lui et le bar qu'il fréquente assidûment. La découverte d'un corbeau cloué sur sa porte et de lettres menaçantes et étranges apportent de nouveau la folie dans sa vie. On suit alors un homme qui tente de fuir non seulement les lieux mais aussi sa vie, malgré la faible lueur optimiste apporté par une femme. Le narrateur finit par fuir pour de bon en embarquant sur un navire que le capitaine compte emmener au Brésil.


La troisième partie suit le voyage des deux hommes, le narrateur et Edgar le capitaine, en route dans un premier temps vers Madère. le trajet est l'occasion pour Arsène de continuer sa réflexion sur lui-même et les fameux événements du phare qui le tourmentent toujours. La folie induite par la mer et la solitude est de nouveau au coeur du récit d'autant plus que ses relations avec le capitaine deviennent de plus en plus tendues jusqu'à atteindre un point culminant une nouvelle fois tragique.


Enfin, la quatrième partie se déroule sur l'île de Porto Santo sur laquelle le bateau s'est échoué. Le narrateur, blessé, meurtri, affaibli, épuisé mentalement et physiquement, survit au naufrage et découvre dans le même temps quelques faits surprenants sur son compagnon de route présumé mort. Il parvient à trouver refuge dans le phare (évidemment !) de l'île où l'affrontement final avec Edgar, finalement bien vivant, amène les dernières révélations et un dénouement surprenant où l'on découvre que le phare, quel qu'il soit, est finalement le catalyseur de toute l'histoire.


Le phare de Babel est finalement un récit sur la vie, la mort, la folie des hommes et surtout la vengeance. L'intensité dramatique est renforcée par un récit à la première personne. On s'identifie alors plus facilement à cet homme marqué qui subit une succession d'événements tragiques où la folie est omniprésente, où la vengeance se cache dans les ombres et où le dénouement nous fait remettre en question toute l'empathie que l'on a pu éprouver.


J'avais été attiré par le résumé lors du choix pour cette Masse Critique. Je m'attendais plus au départ à un roman d'aventure avec une trame dramatique mais je n'ai finalement pas été déçue une seule seconde de m'être trompée. Habituellement je ne raffole pas des récits à la 1ere personne, mais ici il aurait été inconcevable de faire autrement tant la voix du narrateur joue un rôle primordial. Au final, une très belle découverte que ce roman vraiment prenant et surprenant, très bien écrit, qui nous emmène dans les recoins de la psychologie humaine et de la folie et qui confirme que la vengeance est un plat qui se mange froid... voire carrément humide.
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