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Critique de rougeazalee


Mimo traverse le vingtième siècle. Il naît contrefait, comme disait l'époque, mais touché par la grâce de la création. Il a la pierre dans le sang. Il lit les blocs de marbre.
De son apprentissage à la fin de sa vie, on croise les Orsini, famille de petite noblesse du Nord de l'Italie, la vie simple des habitants des zones rurales loin des grandes villes modernes naissantes, l'église et ses conventions qui corsètent les personnages et leur assignent une place à vie, les excès liés à l'ennui, la décadence du régime mussolinien et la crainte de phénomènes mystiques.
Mimo veut et pense se jouer de tout cela, mais cela le rattrape toujours.
Il y a du souffle dans le récit qui étreint un siècle marqué par l'envie d'aller plus vite et plus loin, de croire en la machine et la science. On le traverse avec ses tourments, ses formidables avancées, ses changements si rapides qu'ils sont difficilement assimilables et que la société décrite a du mal à s'adapter et à comprendre ces mouvements. On sent bien que l'auteur a vu 1900 de Bertolucci
Le style est impeccable et presque sans boursouflures.
Néanmoins, j'ai lu ce livre il y a trois mois, et il n'a pas bien infusé en moi. Ainsi, les parties se déroulant à la fin de la vie Mimo me semblent en y repensant un peu ridicules alors que je les avais juste trouvées sans intérêt. Je ne dois pas être assez sensible aux sentiments mystiques pour les apprécier pleinement.
J'ai eu l'impression d'osciller entre le grand récit profond interrogeant sur les comportements et les affres de la vie et un livre grandiloquent s'illustrant par un manichéisme un peu facile.
Et finalement, le personnage de Mimo ne crée pas un lien avec le lecteur, on ne s'attache pas vraiment à lui. Viola, la fille des Orsini très liée à Mimo, est certainement la véritable héroïne du livre, dans sa soif de liberté et d'anticonformisme, peut-être trop marqué, trop appuyé.
Lire le Goncourt de l'année, c'est toujours un peu difficile : on a trop vu l'auteur, trop entendu parler du sujet.
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