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Critique de Delphine-Olympe


Je sais que je vais aller à rebours de la grande majorité des avis et que je vais m'attirer les foudres de la blogosphère, mais que j'ai trouvé ce roman ennuyeux ! Parce que 600 pages ou presque, même lorsque l'écriture n'est pas exigeante, c'est quand même bien long…

Je passerai rapidement sur l'histoire, qu'à titre personnel j'ai trouvée sans grand intérêt. Disons pour résumer qu'il arrive un certain nombre de péripéties plus ou moins crédibles à un jeune garçon pauvre devenu le plus grand sculpteur après Michel-Ange - excusez du peu - qui se lie d'une amitié amoureuse avec une aristocrate dont il devient l'alter ego, à défaut de pouvoir l'épouser. le tout sur fond de montée du fascisme, contexte historique qui ne sert guère plus que de décor sans profondeur. Si je me suis accommodée de la grandiloquence et des lieux communs qui nous sont servis à cette occasion, je me désole en revanche de n'avoir rien lu ou presque sur l'origine du geste créatif, la conception de l'art, de n'avoir trouvé aucune réflexion sur l'impression foudroyante que peut produire une oeuvre et l'empreinte indélébile qu'elle laisse sur celui qui la regarde - alors même que cette question se trouve au coeur du roman, la piéta de notre artiste ayant dû être soustraite aux yeux du public, mis en danger par l'intensité des effets qu'elle procurait - un genre de syndrome De Stendhal, en somme. Bref, on s'en tient à l'anecdotique et on reste désespérément en surface du sujet.

Mais après tout, chaque lecteur a ses propres attentes, et sans doute les miennes étaient-elles trop éloignées du dessein de l'auteur qui - tant mieux pour lui - en a conquis de nombreux autres.

Tout cela ne serait rien si ce texte à l'écriture quelconque - pour l'avoir entendu s'exprimer sur RFI, l'auteur affirme lui-même ne pas vouloir se distinguer par son style - n'était émaillée de sentences définitives prétendant nous asséner des vérités révélées qu'il consentirait à nous délivrer. Combien de fois n'ai-je pas levé les yeux au ciel en lisant des considérations telles que : « J'avais dix-huit ans, et à dix-huit ans, personne ne veut ressembler à qui il est vraiment. » ; « Personne ne fait jamais rien de mal, la beauté du mal étant précisément qu'il ne demande aucun effort. Il suffit de le regarder passer. » ; ou encore « Rome était une amie. de Florence, j'étais amoureux. Il n'y a qu'une lettre de différence entre ville et fille. » etc, etc…

Peut-être ne serais-je pas aussi sévère si l'enthousiasme - qui ne laisse pas de me surprendre - n'était aussi général, et surtout si cet ouvrage ne figurait pas dans le carré final du Goncourt, dont le jury semble d'année en année plus déchiré par des querelles intestines que préoccupé de littérature. Aura-t-il in extremis un sursaut de lucidité ? Rendez-vous lundi prochain pour le savoir.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
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