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Critique de mjaubrycoin
Quel plaisir de découvrir un jeune auteur qui allie l'érudition historique, le sens de l'intrigue et l'élégance de la plume pour servir à ses lecteurs un roman émouvant qui met en scène des personnages complexes en sachant éviter le piège de la facilité.
En premier lieu j'ai apprécié le souci du détail historique pour camper l'intrigue dans le Bordelais pendant la Seconde Guerre Mondiale. Dans la belle et vaste maison du Docteur Lenoir, le médecin local, il y a largement la place d'héberger un officier allemand qui est chargé de l'approvisionnement des troupes d'occupation, et la femme du médecin, Noémie pourra t'elle résister au charme de "l'indésirable " cet hôte forcé qui est avant tout un jeune homme cultivé et humaniste, musicien professionnel égaré dans les rangs de l'armée allemande ?
Solveig la fille de la maison trop intelligente pour son âge, n'obtiendra pas de réponse à sa question : pourquoi les allemands n'aiment pas les juifs ?
Campant sur des certitudes d'un autre âge, le docteur Lenoir verra sa vie chamboulée quand il devra prendre une décision mettant en danger sa famille .
J'ai beaucoup apprécié l'ambiguité des personnages qui leur donne une épaisseur bien venue évitant les poncifs et rappelant que chacun s'il est capable du pire, l'est également du meilleur.
Par ailleurs, le récit qui se déroule sur trois périodes différentes, met en place un mystère que l'on a hâte de voir résolu; Pour quelles raisons la fillette Solveig se retrouve t'elle seule et sans aucun souvenir de ce qu'elle a vécu dans un village situé à plus de cinquante kilomètres de chez elle ,un an après la fin de la guerre ? Recueillie par un jeune gendarme qui s'attachera à suivre la trace de sa famille perdue, on la retrouve à l'époque contemporaine, alors qu'elle est devenue une vieille dame veuve qui se penche sur son passé.
En donnant la parole successivement aux différents protagonistes de l'intrigue, l'auteur a su relancer l'intérêt du lecteur en présentant les points de vue de tous ceux qui ont joué un rôle dans le drame qui s'est déroulé autour de la fillette, plongée dans une amnésie élégamment qualifiée dans le titre du nom d' "hiver".
S'agissant d'individus issus de milieux sociaux différents, on peut regretter que leur discours ne reflète pas davantage leurs particularités. Quelques expressions bien contemporaines auraient pu être judicieusement effacées, par exemple l'exclamation "purée " tout droit sortie des années 2000....De même le traitement judiciaire de l'exhibitionnisme et l'interrogatoire de l'enfant victime parait correspondre davantage à notre sensibilité d'aujourd'hui qu'à la pratique dans les années qui ont suivi immédiatement la seconde guerre mondiale, cette époque troublée n'ayant pas encore mis en avant la protection de l'enfance, même si l'ordonnance de 1945 a marqué une étape décisive dans ce domaine.
Ces remarques ne doivent pas occulter le fait que le lecteur a entre ses mains, un bon, un très bon roman , émouvant , bien construit et absolument passionnant. Au fil de ma lecture je n'ai pas pu m'empêcher d'évoquer la série télévisée "un village français" qui a eu le mérite de mettre en scène de façon intelligente une période sombre de notre histoire nationale. Reine Andrieu est un auteur qui mérite le détour et la gratification qui lui a été décernée par KOBO est largement méritée.
En premier lieu j'ai apprécié le souci du détail historique pour camper l'intrigue dans le Bordelais pendant la Seconde Guerre Mondiale. Dans la belle et vaste maison du Docteur Lenoir, le médecin local, il y a largement la place d'héberger un officier allemand qui est chargé de l'approvisionnement des troupes d'occupation, et la femme du médecin, Noémie pourra t'elle résister au charme de "l'indésirable " cet hôte forcé qui est avant tout un jeune homme cultivé et humaniste, musicien professionnel égaré dans les rangs de l'armée allemande ?
Solveig la fille de la maison trop intelligente pour son âge, n'obtiendra pas de réponse à sa question : pourquoi les allemands n'aiment pas les juifs ?
Campant sur des certitudes d'un autre âge, le docteur Lenoir verra sa vie chamboulée quand il devra prendre une décision mettant en danger sa famille .
J'ai beaucoup apprécié l'ambiguité des personnages qui leur donne une épaisseur bien venue évitant les poncifs et rappelant que chacun s'il est capable du pire, l'est également du meilleur.
Par ailleurs, le récit qui se déroule sur trois périodes différentes, met en place un mystère que l'on a hâte de voir résolu; Pour quelles raisons la fillette Solveig se retrouve t'elle seule et sans aucun souvenir de ce qu'elle a vécu dans un village situé à plus de cinquante kilomètres de chez elle ,un an après la fin de la guerre ? Recueillie par un jeune gendarme qui s'attachera à suivre la trace de sa famille perdue, on la retrouve à l'époque contemporaine, alors qu'elle est devenue une vieille dame veuve qui se penche sur son passé.
En donnant la parole successivement aux différents protagonistes de l'intrigue, l'auteur a su relancer l'intérêt du lecteur en présentant les points de vue de tous ceux qui ont joué un rôle dans le drame qui s'est déroulé autour de la fillette, plongée dans une amnésie élégamment qualifiée dans le titre du nom d' "hiver".
S'agissant d'individus issus de milieux sociaux différents, on peut regretter que leur discours ne reflète pas davantage leurs particularités. Quelques expressions bien contemporaines auraient pu être judicieusement effacées, par exemple l'exclamation "purée " tout droit sortie des années 2000....De même le traitement judiciaire de l'exhibitionnisme et l'interrogatoire de l'enfant victime parait correspondre davantage à notre sensibilité d'aujourd'hui qu'à la pratique dans les années qui ont suivi immédiatement la seconde guerre mondiale, cette époque troublée n'ayant pas encore mis en avant la protection de l'enfance, même si l'ordonnance de 1945 a marqué une étape décisive dans ce domaine.
Ces remarques ne doivent pas occulter le fait que le lecteur a entre ses mains, un bon, un très bon roman , émouvant , bien construit et absolument passionnant. Au fil de ma lecture je n'ai pas pu m'empêcher d'évoquer la série télévisée "un village français" qui a eu le mérite de mettre en scène de façon intelligente une période sombre de notre histoire nationale. Reine Andrieu est un auteur qui mérite le détour et la gratification qui lui a été décernée par KOBO est largement méritée.
