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Critique de Henri-l-oiseleur


Anzu, l'oiseau monstrueux et malveillant né du Déluge, rappellera au lecteur l'oiseau-roc que rencontre Sindbad le marin. Cette créature du chaos s'attaque au roi des dieux, Enlil, et lui vole la Tablette des Destinées, sans laquelle il ne peut gouverner, comme le monstre Grendel dans le poème Beowulf menace la légitimité du roi et de ses braves réunis dans le palais. Un héros est désigné, ici NInurta, ailleurs Beowulf, ou d'autres encore dans les cycles mythologiques, pour ramener l'ordre et la paix, remettre le pouvoir entre des mains légitimes et apprendre aux humains rescapés du Déluge à irriguer la terre et à honorer les dieux. Une péripétie attirera l'attention du lecteur moderne : Ninurta, vainqueur d'Anzu, hésite à rendre la Tablette des Destinées à son propriétaire et se trouve tenté d'en usurper l'usage. Toutes proportions gardées, sa tentation ne rappelle-t-elle pas Frodo revendiquant l'Anneau unique au bord même des Crevasses du Volcan primordial ? Ici toutefois, Ninurta vainc sa tentation et rend la Tablette au roi des dieux. Les jeux de parallélismes entre les mythes sont une activité stimulante pour l'esprit.
Tout ceci ne doit pas inciter le lecteur à acheter cette édition particulière de l'épopée d'Anzu : en effet, on n'y trouvera que le texte original en cunéiforme assyrien, une liste de signes et des outils prévus pour aider enseignants et étudiants à lire le poème dans le texte sans l'aide d'une traduction. Je n'en connais, pour ma part, qu'une seule en anglais, celle de Benjamin R. Foster, dans son anthologie de la littérature akkadienne, "Before the Muses", aux pages 555 à 578. Peut-être Jean Bottéro s'est-il essayé, lui aussi, à cet exercice en français.
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