AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de evergreen13


Mort, trahison, désespoir…
En ouvrant ce livre j'ai –presque- eu l'impression d'un voyage temporel… Cette pièce de théâtre était au programme du cours de français de première lorsque j'étais au lycée, c'est-à-dire il y a… 46 ans (comme le temps passe !) et je me souviens que j'avais adoré cette lecture, surtout le personnage d'Antigone qui correspond si bien aux sentiments qui peuvent séduire une adolescente qui se reconnaît en elle : sa pureté, sa loyauté, son idéalisme qui la pousse à défier les lois édictées par le roi et au sacrifice ultime. Aujourd'hui évidemment mon regard est différent. Je retiens surtout du personnage d'Antigone son orgueil (comme l'appelle Créon, « l'orgueil d'Oedipe ») poussé à l'extrême qui, plus que le dévouement à sa famille (bien mal placé, elle sera d'ailleurs forcée de le reconnaître), l'aveugle au point de lui faire renoncer à l'amour, au bonheur qui l'attend (« Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. » paroles qui pourraient être celles d'une anarchiste ! « Moi je veux tout, tout de suite, -et que ce soit entier- ou alors je refuse ! »). L'orgueil donc, mais aussi la femme qui combat l'injustice, jusqu'au bout. Finalement, Antigone est un personnage ambivalent, tantôt admirable, passionnée, engagée mais par d'autres côtés, tellement entêtée et intransigeante… Je suis certaine que beaucoup peuvent se reconnaître en elle, et à tous âges.
Cette relecture a été un vrai plaisir, et en la plaçant dans le contexte de l'époque où elle a été écrite et montée (pendant la seconde guerre mondiale, sous l'occupation allemande, elle a d'ailleurs été censurée en 1942) il n'est pas surprenant qu'elle ait créé une énorme polémique.
Mais, c'est avant tout un drame, une mécanique implacable… une tragédie dont l'auteur fait dire « C'est propre la tragédie. C'est reposant, c'est sûr (…) parce qu'on sait qu'il n'y a plus d'espoir ».
Commenter  J’apprécie          140



Ont apprécié cette critique (14)voir plus




{* *}