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Critique de Krout


Krout
16 décembre 2017
Ô combien dans mes souvenirs pre-babelioniens vibre encore aux tréfonds de ma mémoire "Le passeur de lumière" dans lequel Tirtiaux, trop peu connu auteur belge, nous emmène à suivre l'épopée d'un maître verrier du XII ème siècle. Je me souviens l'avoir lu à la suite de "L'enfant de Bruges" qui lui m'avait fait rêver aux secrets de la peinture flamande sous la forme d'un roman d'espionnage. Pourquoi me référer à ces deux livres alors que la littérature comme tous les arts, et notamment l'architeture, la musique, la peinture ou l'art du vitrail est une quête d'absolu ?

Et c'est bien cette quête d'absolu qui est au coeur du roman de Jacques Anquetil Les maîtres de la lumière, en Normandie, de Rouen au mont St Michel, à la suite de Jacques Angot restaurateur et créateur de vitraux en ce XIX ème siècle qui fut aussi celui de Flaubert et de Monnet. Tous deux apparaîtront dans le roman et l'auteur imagine par ailleurs de multiples rencontres avec Jacques Angot.

Il n'est donc bien évidemment pas dans mes intentions de comparer encore moins de classer. Si je mentionne les deux premiers ouvrages lus il y a des années c'est qu'ils adressent le même thème de la vibration de la lumière et la transmission au plus grand nombre de la vision qu'en a l'artiste (maître verrier, peintre, architecte). Je me réjouissai donc grandement par avance de replonger dans ce thème. De ce fait je ne peux exclure un effet de halo venant inconsciemment influencer la cote de deux étoiles, sévère mais parfaitement en adéquation avec mon ressenti personnel.

Deux étoiles est donc ma cote, mais je m'empresse de vous assurer que beaucoup (la grande majorité probablement) d'entre vous trouverait énormément de plaisir à la lecture de cet ouvrage parfaitement documenté, qui comme à moi sans doute vous en apprendra sur l'histoire du mont St Michel, de sa restauration, sur l'art du vitrail, les recherches sur les effets de la lumière, comment la trancender, sur les doutes et l'angoisse accompagnant la création artistique. La liste des mérites de ce livre est longue. L'érudition et la passion de Jacques Anquetil sont grandes et c'est tristesse de voir le peu de lecteurs qu'il récolte.

Cependant deux étoiles. Selon les petites cases dans lesquels les psychologues aiment à enfermer les gens qui attisent leurs peurs cachées^^, je tomberais facilement dans enfant rebelle. La forme littéraire choisie d'une autobigraphie fictionelle basée sur une dialectique consensuelle (pour les dialogues imaginaires avec des personnalités marquantes ayant réellement existés) ne pouvait que m'indisposer. Je ne conçois pas de fortes personnalités artistiques s'entretenant uniquement à travers de gentils dialogues mous et se passant sans cesse la pommade, cela manque pour moi d'énergie, de feu et de passion.
Manque de folie.

Ah si folie il y avait eu par moment alors tout devenait plus plausible. Si l'écriture avait était plus brute, plus violente je me serais embrasé dans cette lutte de l'ombre et la lumière, alors je serais entré en résonance avec les vibrations émises par les mots reflètant celles des vitraux. Alors le combat du bien contre le mal m'aurait semblé autre qu'un vain et répétitif préchi-précha bien-pensant. Alors me serait apparu dans son armure dorée l'archange St-Michel terrassant le dragon. Mais tout cela je le sais se joue à un rien inéhérant à ma personalité.
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