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Critique de Franz


Franz
28 février 2019
Cosette au coin du bois.
Les Thénardier offrent toute la démesure de leur rapace vilenie quand Jean Valjean arrive à leur auberge de Montfermeil, désireux de soustraire Cosette aux turpitudes d'un couple à l'âme misérable. le père Thénardier a le faciès méphistophélique fendu d'une dentition de requin. Imposant des sommes de plus en plus folles pour le rachat de Cosette, Thénardier pousse toujours plus loin son vice que Valjean semble encourager par son calme olympien et ses acquiescements successifs. A leur façon, les deux personnages représentent une allégorie montrant le combat du bien et du mal, du vice et de la vertu. Comme il faut bien terrasser la bête infâme, Valjean sort une lettre de Fantine l'adoubant dans sa requête. Thénardier plie mais ne rompt pas. Tel un serpent amer, il resurgira périodiquement dans la suite de l'épopée hugolienne. Loin de s'en sortir par le haut du panier, Jean Valjean et Cosette gagnent en catimini la capitale et louent la masure Gorbeau, s'éclipsant dans l'anonymat. Ils pourraient aspirer au bonheur mais l'inspecteur Javert a vent de leur présence et tente de les démasquer. Jean réussit à entrer au couvent du Petit-Picpus grâce à l'intervention providentielle du jardinier Fauchelevent que Valjean a secouru par le passé et dont il ne garde aucun souvenir de ses actes désintéressés.
La seconde moitié du manga est consacrée à Marius, beau jeune homme malmené par son histoire familiale. Fils de l'officier Georges Pontmercy, sabré à Waterloo et vivant depuis la Restauration dans l'indigence et la relégation, Marius est élevé par son grand-père maternel, ardent royaliste. Quand Marius découvre la vérité sur son père, il coupe les ponts avec sa vie aisée et toute tracée. Il connaît alors le dénuement et approche la misère alors qu'il survit dans le Quartier Latin et fréquente des activistes révolutionnaires.
4e volume de l'adaptation en bande dessinée de la monumentale oeuvre hugolienne, le manga ne faiblit pas un seul instant. Takahiro Arai fait bien l'impasse sur quelques épisodes afin de fluidifier et densifier son récit, se recentrant sur des moments forts mais son travail est respectable et les sentiments vibrent à l'unisson d'une mise en image forte. L'apparition de Jean Valjean au plus sombre de la forêt et de la vie de Cosette est un moment inoubliable.
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