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Critique de paulmaugendre


Inspecteur de police en retraite, Emile Delmont profite de son temps libre, et il en a, pour taquiner la truite. Quand il y en a. Et quand on ne vient pas le déranger, comme le fait actuellement le jeune Robert, dix-huit ans, qui le surprend en lui annonçant un accident de circulation.

Delmont n'en a que faire, mais il y a un mort tout de même, alors le mieux est peut-être se rendre sur place en attendant que les gendarmes viennent occuper le terrain afin de procéder aux premières constatations. On ne peut plus rien faire pour la voiture encastrée dans un pommier, ni pour le chauffeur définitivement hors circuit. Il a dû quitter la route tout seul, car il n'y a pas de traces de freinage.

Le père De Robert voudrait que son fils devienne pharmacien, mais le jeune adolescent sent que sa vocation est autre. Il désire devenir policier et veut résoudre cette énigme. Il tanne toutefois Delmont pour que celui-ci, grâce à son expérience, l'aide dans son enquête. Mais il a beaucoup d'imagination Robert, et son esprit échafaude des théories qui ne sont pas si farfelues que cela mais pas toujours bonnes. Mais Delmont est opiniâtre dans sa décision. Il a raccroché son tablier, disons son imperméable d'inspecteur, et ceci ne l'intéresse pas. Sauf que d'autres événements vont l'amener à réviser sa position.

Au café du village, le vieux Ferdinand toujours en quête d'un verre ressasse à satiété comment il a été le premier sur les lieux de l'accident, une véritable litanie qui chauffe les oreilles de Delmont et de ses compères de belote, tous des budgétivores puisque des pensionnés de l'état. Ils n'ont pas tous atteints la soixantaine, alors évidemment aux yeux des habitants du village, obligés de trimer jusqu'à soixante-cinq ans, à l'époque mais on y revient, ce sont des privilégiés.

Ferdinand est retrouvé mort, tabassé, les pieds carbonisés. Immédiatement la relation est faite avec les Chauffeurs de la Drôme qui sévissaient quelques siècles auparavant. Et les Gitans, les Manouches de passage sont sous le feu des projecteurs des rumeurs. Il est si facile d'accuser sans preuve.

Puis Robert, qui aimerait conclure et ne se contente pas de caresses et des baisers de sa petite amie, la fille du cafetier, découvre le cafetier dans un drôle d'état alors que l'établissement est fermé. Ils le soignent et veulent appeler les secours mais le bistrotier refuse catégoriquement que quiconque soit au courant de son agression. Et lorsque quelques soirs plus tard, alors que Robert et Madeleine, qui a enfin cédé à ses avances, des hommes tentent de s'introduire dans le café en passant par la chambre de la jeune fille qui est à l'étage. Robert les met en fuite mais ça ne sent pas bon pour son matricule.

D'autres personnages vont entrer en lice dont l'un des beloteurs dont l'avis de décès paraît dans le journal local. Tout le monde est éberlué car l'homme était parti pour les Landes retrouver un membre de sa famille et il serait décédé d'un arrêt du coeur (en général, c'est comme ça que ça se passe). Sauf que ce budgétivore ne s'est jamais déplacé. Et puis il a confié son chat à Sidonie, qui a plus d'un amant et veut mettre Robert dans sa couche. Et ce chat va offrir une partie de la solution, ce qui explique sa présence sur l'illustration de couverture.



Revenons un peu sur les relations (platoniques) entre le jeune Robert, désireux d'intégrer la police, et son retraité de mentor, ancien de la police judiciaire de Lyon. Delmont explique ce qu'était son métier et surtout les circonstances dans lesquelles ses enquêtes évoluaient.

Je ne me suis jamais pointé nulle part à l'instant précis où un assassin était en action. Ni d'ailleurs un voleur. Dans la vie, ce n'est pas comme au cinéma, on ne nous appelle qu'après. Mes seuls flagrants délits, c'était des constats d'adultère… Et encore…

Pourtant Robert revient à la charge un peu plus tard :

J'aimerai vi… vivre des aventures (oui, Robert bégaie un peu)

Alors, fais-toi truand, plaisanta Delmont. Un jour ou l'autre, tu connaitras des émotions fortes et tu verras du pays. Et puis, tu seras du bon côté de la barricade, une majorité de connards admireront tes exploits.



Concernant les étrangers, ceux qui sont catalogués à cause de leur faciès ou de leur mode de vie :

Ces sales bohémiens, pourquoi est-ce qu'on les laisse entrer en France ? Chacun sait qu'ils se nourrissent en chapardant dans les vergers, les champs, les clapiers et les basses-cours. Rien que pour ça déjà, on devrait les refouler aux frontières. Mais on les laisse vagabonder Alors ils s'attaquent aux gens.

C'était en 1972, dans le Jura, mais rien n'a changé depuis. Si, cela a changé puisque ça a empiré. Je ne parle pas des Bohémiens, mais de la mentalité.
Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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